A sa sortie en mars 2007, The Blackening a reçu de nombreuses critiques élogieuses, qui me semblaient alors inappropriées. Non pas que le disque soit mauvais, non, mais simplement je ne parvenais pas à percevoir le chef d'œuvre dont tout le monde parlait.
En effet, dans la forme, The Blackening a tout ce dont un fan de Machine Head pourrait rêver. De gros riffs, une production en béton, des chansons super longues et surtout la rage des 2 premiers albums. Mais voilà, malgré tout ça, il y a quelque chose qui cloche. En effet, depuis Supercharger, le groupe de la Bay Area a décidé de se passer d'un producteur, et très honnêtement, ça se ressent : le groupe montre ça et là des touches de génie, mais les chansons sont pour la plupart bancales. Un producteur aurait pu recadrer le groupe et les aider à gagner en efficacité, comme le fit Colin Richardson avec Burn My Eyes et The More Things Change : il faut en effet parfois accepter la contradiction d'une personne extérieure au groupe pour pouvoir se transcender.
Machine Head nous propose donc des chansons souvent trop longues (Clenching The Fists of Dissent, Halo), ainsi que de vrais ratages (Wolves, Slanderous, Beautiful Mourning). Seuls 2 des 8 titres mettent une vraie claque : je pense à Aesthetics of Hate (qui rappelle les meilleurs moments de Struck a Nerve), ainsi qu'à A Farewell To Arms, un morceau de 10 minutes qui regroupe tout ce que Machine Head sait faire de bon.
Techniquement, le groupe est au sommet : les duels de soli impressionnent, le jeu de batterie est puissant et précis. Mais voilà, Phil Demmel n'est pas Logan Madder en terme de feeling et d'écriture, et Dave McClain n'aura jamais le génie et la vivacité de Chris Kontos. Le gros problème vient surtout du chant de Robb Flynn, particulièrement peu inspiré : le chanteur beugle très fort, je vous le concède, mais la mélodie est malheureusement souvent absente.
Machine Head a donc ressorti l'artillerie lourde avec ce sixième album, mais il manque un petit quelque chose à ce disque pour qu'on le range dans la même catégorie que les 2 premiers. Burn My Eyes et the More Things Change étaient des chefs d'œuvre, The Blackening n'est qu'un bon disque de métal.