Cinq ans après "I'm With You", les Red Hot reviennent avec cette "escapade", un album d'autant plus attendu que leur dernière offrande était plutôt mitigée. Ce retour ne s'opère pas sans changement, exit Rick Rubin (producteur attitré du groupe depuis "Blood Sugar Sex Magik" sorti en...1991 !) et bonjour Danger Mouse, membre de Gnarls Barkley et producteur, entre autres, de U2, Norah Jones et Adele, pas très Rock tout ça ! D'autant plus que les premiers extraits de l'album avaient divisés les fans.
Cassons le suspense tout de suite, ceux qui attendent une suite à "Blood Sugar Sex Magik" depuis 25 ans seront encore une fois déçus tant les Red Hot sonnent différemment sur ce disque. Le groupe se la joue Radiohead en prenant tout le monde à contre-pied et en proposant un album aux influences Electro-Pop. Mais si le premier groupe avait la décence de nous offrir des albums bourrés d'experimentations classes, les Red Hot, eux, se rapprochent plus de la soupe Pop-Rock des groupes comme Coldplay ou Maroon 5. Adieu l'énergie Funk et la batterie qui s'affole, bonjour le piano et la prod Pop de Danger Mouse.
L'album devait voir la consécration de Klinghoffer en tant que successeur de celui qui reste mon guitariste préféré, John Frusciante. Les nombreux fans réclamant le retour de ce dernier sont lourds, mais comment leur donner tort ? La guitare est quasi-absente sur l'album, plus que sur "I'm With You" et très peu de riffs m'ont vraiment marqué...
Mais le grand absent de cet album, c'est Chad Smith. L'homme qui "bouffait de la batterie au p'tit déj" n'est tout simplement pas là, faisant le minimum syndical et se réveillant à de rares occasions.
Après ouais, "The Getaway" à un refrain plutôt sympa, "Sick Love" est gentiment Funky et "Go Robot" à une bonne rythmique. Mais ce qu'on constate c'est l'absence de VRAIS tubes, ou sont les "Dani California", "Sir Psycho Sexy", "Scar Tissue", "Can't Stop" ?
Soyons positifs tout de même, l'album n'est pas complètement à jeter. "Dark Necessities" est un titre lumineux, à la ligne de basse sympa et qui accompagnera bien l'été. "Detroit" (et son riff à la RATM), "This Ticonderoga" et "Goodbye Angels" sont les morceaux qui se rapprochent le plus de l'esprit original du groupe avec "We Turn Red", un morceau Funky dont je suis plutôt fan. Enfin "The Longest Wave" possède un petit côté intimiste que j'aime bien.
A part ça ? Bah rien, ou si peu...
Le groupe à désormais plus de 30 ans d'existence et force est de constater que les Red Hot ont toujours été en constante évolution, des débuts à l'esprit Funk-Rap, jusqu'à la Pop Funky des années 2000, en passant par le Métal Fusion de "One Hot Minute". Le groupe vieillit, expérimente, va là ou on ne l'attend pas, si ils s'éclatent c'est l'essentiel. Libre à nous de les suivre dans cette nouvelle aventure, ou de quitter le navire...
Pour ma part, une fois de plus, je suis déçu, si on peut trouver son bonheur dans les 5-6 bons morceaux de cet album le reste se révèle moyen et indigne d'un groupe qui a pondu "Sir Psycho Sexy"
Morceaux préférés : "Dark Necessities", "We Turn Red", "The Longest Wave"