Un début encourageant vers la totalité

« Et en fait, que leur reste-t-il ? Mis à part leur nom, plus grand chose ». Voilà un peu le discours que j’ai pu retrouver très fréquemment lors de mon petit tour d’horizon rapide sur les avis émanant du dernier album de Korn, The Path Of Totality. Je ne sais pas si je suis à côté de la plaque – et je me rassure en me disant que je ne suis pas non plus la seule dans ce cas – mais ça m’attriste quand même de voir autant de gens aussi blasés. Ces mecs qui viennent se plaindre que Korn, c’était en 1994 que tout se jouait et qui viennent chouiner leur mère pour avoir un album jouissant de la même recette que leur premier album éponyme. Et c’est aussi les premiers à se plaindre de Korn III, leur précédent méfait, qui obéissait généreusement au cahier des charges qu’ils leur avaient eux-mêmes « imposés » avec leurs jérémiades d’enfants gâtés. Il serait peut-être temps de se mettre d’accord, non ? Je vous informe que se réveiller le matin en se demandant où on a mal pour mieux se plaindre à son entourage pour le coup beaucoup trop gentil, ce n’est pas ça la vie. La vie, elle est dégueulasse et elle l’est d’autant plus si vous êtes pas foutus de savoir ouvrir vos oreilles. Parce que Korn, désolée mais à mon sens, il a fait très peu de fausses notes depuis ses débuts. Il a su inventer un style nouveau qu’on a surnommé neo metal et lorsqu’il s’est rendu que sa marche de manœuvre était restreinte afin d’évoluer sans devoir toujours ressasser les mêmes choses, il a su se renouveler. Il n’y a qu’à voir un Untouchables ou même plus récemment un Untitled, résolument avant-gardiste pour leur temps. Je me demande même maintenant s’ils ne le seraient pas toujours alors qu’ils sont sortis il y a une bonne tripotée d’années (respectivement en 2002 et 2007).

En tout cas, il y a deux ans, Korn a voulu faire plaisir à son auditoire en leur donnant ce qu’ils quémandaient depuis si longtemps. Au vu de l’accueil plus que mitigé, je pense qu’on ne l’y reprendra plus. Et c’est tant mieux d’ailleurs. J’ai eu beau apprécié Korn III : Remember Who You Are lors de mes premières écoutes, j’ai vite fini par avoir une étrange sensation à son égard. A l’instar d’un vieux jeu de société pour gamins, on est content de retrouver un peu de nostalgie, se remémorer ses jeunes années. Et puis, le petit tiraillement au cœur : qu’est-ce que ce jeu nous paraît cucul au travers de nos yeux d’adultes. Il n’y a plus que ses yeux pour pleurer, l’époque tonitruante du premier Korn est belle et bien révolue, c’est un fait. D’ailleurs, même Jonathan Davis, le frontman du groupe l’avoue lui-même : « Les gens vont être énervés à cause de ce disque. Et ça me rend encore plus excité par la sortie de The Path Of Totality. Je n’accorde aucune putain d’importance à ce que les gens pensent. Nous ne pouvons pas gagner avec les fans de Korn. Certains sont tellement coincés en 1994. Tout le monde nous appelle les parrains du nu metal et j’en ai ras-le-cul. On ne veut pas rejoindre le circuit de la nostalgie. Nous, Limp Bizkit, Staind ou toutes les merdes comme ça. J’emmerde tout ça » (propos tirés d’une interview du magazine Kerrang!). [...]