The Serenity of Suffering est un mauvais album. Ca n'étonnera personne. Il suffit de lire n'importe quelle critique qui se veut positive et les mêmes commentaires reviendront : Korn a retrouvé le son d'avant 2000, on a un retour sonore vers quelque chose qui plaît plus. Mais rien de nouveau en composition. Clairement aucune composition de l'album de saluée. Dans le même temps, le côté positif ne serait pas une progression de la part de Korn, mais la fin d'une errance. A quel moment parvenir à retrouver un son déjà connu devient une progression ?
Korn est un groupe qui échoue tellement à avancer que simplement revenir sur ses traces laisse le goût à son public d'une avancée. La réalité en est pourtant tout autre : Korn n'offre plus rien de sérieux. Il suffit de voir combien ce même groupe a pu avec ses 4 premiers albums offrir des changements drastiques pour savoir que The Serenity of Suffering n'est pas excusable.
Globalement beaucoup de personnes ont aimé la sonorité de cet album. Il est vrai que le disque est très écoutable. Mais est-ce qu'on achète un album pour avoir de l'écoutable ? Non. On veut des morceaux puissants, évocateurs. Là Korn nous pond une formule déjà maîtrisé. Certes, le son est loin des errances typiques de See you on the other Side ou Untilted ou d'un côté peut être trop garage tel que Remember who you are. Il a une réelle beauté.
Mais derrière on a des morceaux construits sur des formats très tristes, reposants sur des lignes conceptrices déjà connues et maîtrisées. Globalement il n'y a pas un passage qui ne se trouve pas déjà sur un autre album. Tout a déjà été fait. Et encore, ce ne sont pas les morceaux les plus inspirés que Korn s'est auto-pompé. Alors oui, derrière cela on a une réelle qualité sonore (la basse de Fieldy au hasard, les claviers aussi), mais on a aucune composition réelle, du pur recyclage.
Un recyclage d'autant triste que les thématiques sont (encore et toujours) les mêmes. Une fausse violence, une fausse folie, quelque chose qui sonnait vrai et est désormais faux. Korn est incapable d'évoluer et propose le même schéma qui plaira peut être aux kids d'aujourd'hui comme nous avons aimer les anciens albums.
Cet album n'est pas mauvais dans le sens où aucun titre n'est raté aucun n'a de moment loupé réellement, chacun a une petite musicalité. Mais tous, sans exception, sont extrêmement prévisibles, tous sont de l'ordre de l'auto-plagiat, aucune recherche n'est présente, absolument aucune. Le son est lisse dans le sens où il est exactement ce qu'on doit attendre de Korn (d'où la joie des fans de le retrouver).
On se retrouve avec ce phénomène étrange : un album sans morceau. Quasiment aucun titre n'existe réellement. Rien n'est à retenir, peut être vaguement A different World en featuring avec Corey Taylor qui propose des riffs un peu sympathiques par passage. Mais globalement l'album manque d'âme, il manque de vrais morceaux. Il est une simple succession de notes que l'on connaît déjà, dans un ordre que l'on connaît déjà.
Paradoxe ultime : les fans de Korn sont si durs avec les tentatives musicales du groupe (The Path of Totality) qu'ils ne veulent que revivre en boucle les mêmes albums.
Korn est mort. On fait bouger son cadavre.