Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

The Wall
7.9
The Wall

Album de Pink Floyd (1979)

There is no pain, you are receding

Aïe. Je ne pense pas me tromper en disant que je vais me faire lyncher, couper en morceaux et broyer en parlant mal de cet album. Et Dieu sait pourtant que je suis un très très très gros fan de Pink Floyd, le considérant comme mon groupe préféré. Jusqu’alors, presque tous leurs albums m’avaient énormément plu, surtout Atom Heart Mother, Meddle, Wish You Were Here et Animals (Ummagumma m’avait en revanche vachement déçu)... Mais putain, que je hais cet album! Et pour vous dire à quel point, je préférerais même écouter Ummagumma! Cependant, attention, cela ne signifie pas que tout est mauvais (il y a des très grands chefs-d’œuvre sur ce disque, fin, ces deux disques, c’est un double album) mais la quantité de bonnes chansons par rapport à la totalité de l’album est plutôt minoritaire à mon sens.

C’est vraiment dommage, ça commençait plutôt bien! Le rock opéra (je parlerai de l’histoire plus bas) s’ouvre sur In the Flesh? chanson hard rock / arena rock plutôt fameuse, montrant le groupe dans des couleurs que nous avions rarement vues auparavant (c’est peut être aussi les restes d’Animals, album très centré hard rock, mais en l'occurrence ce morceau détient une facette rock de stade - autrement dit arena rock - intentionnelle). La piste suivante, The Thin Ice, est du même registre et tout aussi amusante à écouter: les claviers de Richard Wright et la guitare électrique de David Gilmour y sont fabuleux! Another Brick in the Wall (Part 1) casse le rythme auquel on venait justement de s’habituer, bien regrettablement d’ailleurs parce que cette chanson est creuse, nulle et tout simplement répétitive. Je ne suis malheureusement pas au bout de mes surprises. Mais les autres désillusions ne sont pas pour tout de suite, car on repart de plus belle avec The Happiest Days of Our Lives, morceau centré essentiellement sur la percussion de Nick Mason (pour une fois!) et une basique ligne de basse de Roger Waters simple mais accrocheuse; c’est l’introduction de la chanson que tout le monde entier connaît, Another Brick in the Wall (Part 2). Mélangeant disco et rock de façon convaincante, le plus grand single de Pink Floyd fait certainement partie des meilleurs morceaux de l’album, même si honnêtement le nombre de fois que je l’ai entendu me saoule au plus haut point. C’est peut-être une bonne chanson, mais ce n’est absolument pas représentatif de ce que Pink Floyd a fait de mieux. Continuons avec Mother, la première piste véritablement progressive de l’album. Les guitares acoustiques et électriques jouent ici une mélodie (et un solo) plutôt respectable, avec des changements de mesures constants (ça j’aime bien!). Je finis donc la première face sur une impression légèrement mitigée; si ce n'était pas pour cette saloperie de première partie d’Another Brick in the Wall, je pense que j’aurais pu l'apprécier complètement, cette face A. C’est à partir de ce moment que les premières vraies déceptions m'arrivent. La Face B commence avec le plat Goodbye Blue Sky qui ne casse vraiment pas du tout trois pattes à un canard. Puis s’ensuit le minable Empty Spaces constitué de passages de guitares sans aucune cohérence et d’une batterie minimaliste et répétitive à mort. Et dire que cette chanson a été inventée juste pour remplacer What Shall We Do Now? (beaucoup beaucoup beaucoup mieux!)... ah la la, quel gâchis! Après, heureusement, arrive Young Lust, morceau hard rock magistral, avec son refrain entêtant et la guitare accrocheuse de Gilmour (sur ce, allez donc écouter la version en concert; elle est encore meilleure!). Définitivement une piste qui fait partie des meilleures de l’album. One Of My Turns propose une section hard rock un peu plus centrée sur le piano, tout aussi excellente, mais qui me laisse quelque peu mitigé pour son introduction au synthé assez dégueulasse à mon goût. Encore une fois, quel dommage! Le reste des chansons de la deuxième face ne mérite même pas que j’en parle car je les trouve franchement nulles à chier. Don’t Leave Me Now. Sérieusement? Deux notes au piano que l’on répète non stop pendant plus de trois minutes? Non, c’est très mauvais (sauf pour le solo de la fin, qui lui est quand même réussi). Vous voyez? Même chose que pour One of My Turns: une section à la guitare géniale et une partie de synthé/piano complètement minable. La plage suivante, Another Brick in the Wall (Part 3) n’est pas mauvaise en soi, mais manque de conviction (peut-être à cause de sa longueur). Tandis que Goodbye Cruel World, n’en parlons pas, c’est de la pure merde.

On vient de finir un disque, là. Ouais, et franchement je ne suis pas impressionné du tout. Et comme je l’ai déjà dit, il y a de très bons morceaux, ne vous y méprenez pas, mais au milieu de chansonnettes sub-standardes, désolé, mais ça ne se remarque pas tout de suite. Enfin, peut-être que le deuxième disque remontera la pente?

En tout cas, c’est l’impression que je ressens en écoutant la première piste, Hey You, excellent morceau que j'apprécie pour son ambiance quelque peu triste et son magnifique solo de guitare. Oui, je suis sûr que ca va aller mie- Putain de bordel de merde! Là aussi, je sens que je vais blesser beaucoup de gens: Is There Anybody Out There? annonce le retour des petites chansonnettes de merde qui pullulaient sur la deuxième face de l’album. Parfaitement, je trouve qu’il n’y a rien d'intéressant sur cette piste, rien. La partie de guitare acoustique a souvent suscité de nombreuses éloges à son sujet. Mais qu’est-ce que je la trouve nuuuuuulle! Je n’y vois absolument rien de spécial. Mais bon en ce qui concerne la suite, la déception est à la hauteur de mes attentes. Si Nobody Home reste quand même sympa (bien que peu inspiré), Vera et Bring the Boys Back Home sont eux aussi d’une nullité tout aussi pitoyable. Pour moi, c’est-de-la-mer-de, point. Heureusement, une très très bonne surprise nous attend à la fin de cette Face C: l’incomparable Comfortably Numb, qui est de loin le meilleur morceau de l’album et l’un des plus réussis de la carrière du groupe. Que c’est beau! Textes soignés (pas compliqué par rapport aux autres pistes de l’album), mélodies riches et timbrées, chant grandiose, solo de guitare magistral… tout y est: c’est un chef-d’œuvre incontestable. Le seul truc qui me dérange de ce morceau, c’est qu’il soit un peu surcoté. Surcoté, parfaitement, et on va sûrement m'écrire dans les commentaires “c’est illégal de dire que Comfortably Numb est surcoté” ou “c’est un crime d’affirmer des choses pareilles” mais c’est là la pure vérité. Pink Floyd a déjà fait mieux et je trouve ça un peu décevant qu’un morceau de six minutes comme celui-ci figure souvent dans les classements devant les vrais chefs-d’œuvre du groupe comme Echoes et Shine on You Crazy Diamond, qui sont beaucoup plus longs et vachement mieux réussis. Comfortably Numb reste un merveilleux morceau, comprenez-moi, mais objectivement, il y en a d’autres plus méritants (il fait certainement partie du top 10, mais pas du Top 3). Bon, retournons à The Wall. J’avais terminé la troisième face sur ce bijou qu’est Comfortably Numb. Il me reste la dernière et ultime face à affronter. On commence avec The Show Must Go On, un sympa petit morceau rappelant les Beach Boys et In The Flesh (sans point d’interrogation), reprise allongée du tout premier morceau, qui, encore une fois, présente un bon hard rock, qui continue dans Run Like Hell, autre merveille de cet album. La guitare ainsi que le rythme y sont absolument parfaits! Waiting for the Worms continue aussi dans cette direction, avec un hard rock particulièrement lourd, allié à de belles harmonies et chœurs. Pour moi, c’est la dernière bonne chanson de The Wall; après, on sombre de nouveau dans le néant. Stop est un super court morceau dépourvu d'intérêt (d’un point de vue musical) et The Trial présente un rock symphonique et opératique absolument dégueulasse. Où est passé le rock symphonique admirable d’Atom Heart Mother, les cordes harmonieuses de Comfortably Numb? Rien, ici on a droit à un interminable dialogue entre les voix hideuses représentant les antagonistes de l’histoire. Ça m'est tout simplement insupportable. Le deuxième disque se termine sur une autre chansonnette minable, qui conclut toutefois bien l’album je dois dire, Outside the Wall. Derrière la voix devenue désormais agaçante de Roger Waters, on entend une petite clarinette ainsi qu’une petite mandoline, histoire de faire au moins une petite musique de fond. Et voilaaaa… C’est fini.

Ah la la la. Quelle merde, ce mur. J’en ai souffert une grosse partie. Si l’histoire de Pink, rock star qui s’isole de plus en plus au fur et à mesure de l’album derrière son mur imaginaire, avant qu’il ne décide de reprendre le contrôle de lui même, ne fait que démontrer la toute puissance du génie narratif de Roger Waters (le type qui dit “Isn’t this where… a la fin d’Outside the Wall et “...we came in?” au début d’In The Flesh?, c'est aussi un coup de maître!), la qualité des morceaux est vraiment déplorable. Allez, quoi, il y a trois ou quatre très très bonnes chansons, et cinq ou six autres de haut niveau. Le reste, c’est de la merde, niveau musique en tout cas. Niveau narratif, elles sont d’une certaine utilité même si bien franchement, quelques-unes ne servent strictement à rien (et de toute façon, l’histoire n’est pas bien racontée). Niveau textes, on n’est pas non plus au top. Il raconte peut-être une histoire, parlant d'un thème social, l'isolation en l'occurrence, très important, mais force est de constater que Waters a déjà écrit mieux, beaucoup mieux.

1. In the Flesh? (8,5/10)

2. The Thin Ice (8/10)

3. Another Brick in the Wall (Part 1) (4,5/10)

4. The Happiest Days of Our Lives (7,5/10)

5. Another Brick in the Wall (Part 2) (9/10)

6. Mother (9,5/10)

7. Goodbye Blue Sky (2,5/10)

8. Empty Spaces (1,5/10)

9. Young Lust (9,5/10)

10. One of My Turns (7,5/10)

11. Don’t Leave Me Now (4/10)

12. Another Brick in the Wall (Part 3) (6,5/10)

13. Goodbye Cruel World (0,5/10)

14. Hey You (10/10)

15. Is There Anybody Out There (3,5/10)

16. Nobody Home (5,5/10)

17. Vera (1/10)

18. Bring the Boys Back Home (2,5/10)

19. Comfortably Numb (10/10)

20. The Show Must Go On (7/10)

21. In the Flesh (8/10)

22. Run Like Hell (10/10)

23. Waiting for the Worms (8/10)

24. Stop (3/10)

25. The Trial (3,5/10)

26. Outside the Wall (1,5/10)

(Le gras indique ma chanson préférée du disque)

Donc, dans son ensemble, j’attribue à The Wall une note de 5,5/10, et encore je suis gentil car j’ai pris en compte le fait que cet album raconte une histoire. Effectivement, The Wall n’est pas l’unique opéra-rock qui ait vu le jour; il y a aussi Tommy et Quadrophenia des Who, Kilroy Was Here de Styx, Time du Electric Light Orchestra, voire Arthur (Or The Decline and Fall of the British Empire) des Kinks. Mais contrairement à The Wall (Kilroy Was Here et Time exceptés, trouvant ceux-ci vraiment nuls), les autres albums que j’ai cités ci-dessus contiennent des chansons d’une qualité plus élevée et homogène, ainsi qu'une narration bien plus efficace (dans Tommy, par exemple, on comprend quasi toute l’histoire du premier coup, tellement c’est bien raconté). Tout ceci n’est que mon avis, évidemment, et je respecte tous ceux qui admirent ce disque car ce sont leurs goûts musicaux, pas les miens et je n’ai rien à dire là-dessus. C’est un album hyper important dans la discographie du Floyd, c'est certain. Mais à mes yeux, il s’agit d’un de leurs pires disques. Allez, je vous laisse, je vais aller écouter Meddle. Ça c’est mon genre de Floyd!

Herp
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de Pink Floyd

Créée

le 30 août 2024

Critique lue 8 fois

Herp

Écrit par

Critique lue 8 fois

D'autres avis sur The Wall

The Wall
Thomas_Dekker
10

Pink Floyd, c'est moi.

The Wall, ses paroles controversées et sa musique étourdissante font fureur. Prétentieux, génial, magnifique et terrible, The Wall est sans aucun doute l'une des plus grandes idées jamais eues et...

le 17 sept. 2012

27 j'aime

7

The Wall
EricDebarnot
3

Une véritable souffrance !

"The Wall" était ce qu'on appelait un "Concept-Album", voire pire, un "Opera Rock" dans les 70's, avec narration (confuse), thèmes récurrents (en général pas des plus légers) et maints dialogues et...

le 19 janv. 2015

18 j'aime

8

The Wall
Boulay
5

Haters gonna hate

Cet album des Pink Floyd est, à mon sens, très loin de la qualité qu'ils ont pu offrir sur des albums précédents. Les tensions au sein du groupe se font clairement sentir, puisque depuis le départ de...

le 6 mai 2013

16 j'aime

6

Du même critique

I Robot
Herp
9

Someone is watching you...

En 1976, ce qui était à la base une simple collaboration one-off, The Alan Parsons Project, décida de continuer l'aventure, vu le succès modéré de leur début, le sublime et irremplaçable Tales of...

Par

le 27 oct. 2024

1 j'aime

1

Echoes, Part 1 (Live)
Herp
10

Re-Ping!

J'avais déjà écrit une critique sur un morceau que je vénère comme une divinité, le superbe et fantastique Echoes de Pink Floyd, sorti sur l'album Meddle en 1971, et il serait un peu redondant d'en...

Par

le 3 nov. 2024

Arubaluba
Herp
10

Arubaluba!

Le premier album de Camel se termine par un deuxième instrumental, le déchirant Arubaluba qui nous offre six minutes de batterie intense et de jeux de guitares complètement furieux, jouant un riff...

Par

il y a 4 jours