Cet album, je l'ai écouté, écouté et réécouté, lorsque j'étais au collège, mal dans ma peau, m'identifiant au personnage construisant son mur autour de lui. Les différentes ambiances glauques, révoltées, tristes étaient parfaites pour projeter mon mal-être et ma solitude. Les années ont passé, j'ai écouté autre chose (d'autres albums de Pink Floyd par exemple) et il m'est arrivé de réécouter ce "The Wall", histoire de retrouver cette émotion. Comme vouloir de temps en temps s'envoyer un truc qui plombe bien, relire Maus ou revoir le Parrain par exemple, pour mieux repartir après.
Mais là, ça ne prend plus... Enfin plus complètement et c'est justement ce "plus complétement" qui me pause problème. L'enchaînement de "In The Flesh" jusqu'à "Another Brick in the Wall" est impeccable, super bien géré mais après, à partir de "Mother", ça retombe complètement, les ambiances s'enchaînent sans cohésion : "Goodbye Blue Sky" parfait, un des meilleurs morceaux de l'album. "Empty Space" : coupé et ça s'entend, il aurait mieux fait de l'enlever du coup c'est frustrant. "Young Lust" annonce les pires horreurs Hard FM des années 80. "One of my Turn", suivi de "Don't leave me now", oh la la : on peut faire des trucs plombants sans ça soit chiant, non ? Ils y bien arrivent sur "Hey You". "Another ... part III" et ce truc à 2 notes pour finir : remplissage.
La suite est pourtant si bien : "Hey You", cité tantôt, c'est les hippies qui pleurent la fin de leur utopies, le punk est là, les années 80 seront violentes et se feront sans eux. "Hey You", c'est trouver poétique une dernière fois de souffler sur des aigrettes de pissenlit. "Hey You", c'est... Et "Is There Anybody Out There ?" quel morceau ! "Nobody Home" : Rick Wright était clean ce jour là et nous a pondu un truc immense ! Et bien sûr "Confortably Numb", Gilmour qui vient poser sa voix de velours et ses solos... AAAAAAHHHH, un des meilleurs morceaux du Floyd.
La dernière face déroule bien, surtout les trois morceaux en faux live. "The Trial", je commence à trouver ça un peu pompeux : au moins Queen mettait du second degré dans se genre de truc. "Outside The Wall", c'est dommage que ce ne soit pas plus long, la mélodie est si belle. D'ailleurs la version du film, plus longue et avec orchestre, est magnifique. Puisque je parle du film, "When The Tiger Broke Free" inédit est également fort écoutable.