Je ne vais pas vous la faire à l'envers, j'ai été un aficionado de la première heure, entonnant les joyeux refrains de A fever you can't sweat out avec allégresse et me payant même le luxe de m'offrir le concert qui a suivi. Bien refroidi par Pretty odd qui n'était pour moi que la poursuite palote et caricaturale du premier opus, puis n'effleurant que du lobe de l'oreille Vice and vertues sans rien en retenir, je m'étais limité, à la sortie de Too weird to live, too rare to die !, à l'écoute de Girls/Girls/Boys - morceau que j'avais alors trouvé sans intérêt. Il fallut l'intervention du hasard pour me voir tomber malencontreusement sur Far too young to die. Coup de coeur immédiat, et décision tout aussi immédiate de donner une chance à cet album ; parce que le morceau me plaît, sans pour autant me donner l'impression d'écouter le même album qu'il y a dix ans, ce dont je ne veux plus (laissons les vieilles choses où elles sont).
Une écoute sans préjugés, donc, et pour le mieux.
J'ai trouvé cet album très abouti, mature d'une certaine façon, les morceaux s'agençant parfaitement de manière à donner un sentiment d'homogénéité sans pour autant qu'il y ait redite. En effet, chaque titre a sa particularité, sa personnalité, mais aucun ne détonne. Nous avons là un ensemble pertinent et bien conçu, dans lequel même l'insipide Girls/Girls/Boys trouve sa place et bénéficie de l'aura globale de titres plus énergiques (Nicotine, Casual affair) ou plus sensibles (Far too young to die, The end of all things) comme s'il était la charnière articulant ces morceaux entre eux. Si j'éprouve quelques réticences naturelles à l'égard de l'électro, je l'ai trouvé ici très bien dosé, les gimmicks laissant les mélodies se déployer avec justesse et les accompagnant sinon discrètement au moins avec justesse pour s'effacer parfois au bénéfice du coup de semonce d'une batterie ou d'un riff de guitare.
Au niveau du ressenti, j'ai trouvé intéressant ce mouvement de balancier, cette oscillation nonchalante, entre joie et mélancolie, envolées énergiques et lyrisme sous-jacent, qui confère à l'album un ton particulier.
Je retiendrai surtout de cette écoute la satisfaction d'avoir entendu un vieux groupe dont j'ai aimé le premier album capable, avec quelque chose de différent, de me séduire une nouvelle fois des années plus tard. Allez, on va lâcher la petite formule historique : Panic ! est mort, vive Panic !
Elivath
8
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le 3 févr. 2015

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Mojo Saurus

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