Arctic Monkeys est le plus grand groupe de rock actuellement. 5 albums parfaits, un sans faute, qui en plus s'autorise une évolution constante et une célébrité totale. Le groupe parvient à être reconnu de tous, populaires, novateur et jamais endormi.
Il suffit de voir l'énorme vague de réactions suite à la sortie du dernier album, Tranquility Base Hotel and Casino pour comprendre qu'Arctic Monkeys était attendu. Trop attendu peut-être ? En effet, il est évident que pour beaucoup ce disque est une déception.
Pas besoin de le rappeler : cet album respire les influences jazzy et offre quelque chose de beaucoup plus calme et dépouillé que les précédents albums (qui étaient déjà tous différents les uns des autres). On a un genre très calme et différent de Suck it and See par exemple. Cet album n'est résolument pas rock d'ailleurs. Certains ont même parlé de « musique d'ascenseur ».
L'influence de Turner est absolue, beaucoup l'ont souligné, nous ne sommes plus face à un disque des Arctic Monkeys mais à un disque de lui seul, qui dirige et joue de quasiment tous les instruments (la moitié des basses quand même et une batterie en plus des guitares habituelles et de la batterie).
Je dois vous le dire, je n'ai aucune idée de la note à mettre à cet album. Vraiment aucune ! En faite, pour moi cet album est le moins bon du groupe. Cela ne veut pas dire qu'il est mauvais. Déjà parce qu'il est osé ! L'album est dur d'accès, il ne se laisse pas posséder, il est exigeant. Plusieurs écoutes et je commence à comprendre certaines choses, d'autres éléments deviennent plus mystérieux.
Il est une évidence : les musiciens du groupe ont déclaré avoir joué dans la retenue pour servir les chansons plus que les instruments. Cela se sent. Et le terme n'est pas anodin, on parle de chanson avant tout. Les paroles sont les maîtresses du disque. Or, Turner n'est pas à son meilleur niveau. Si l'écriture et le placement restent fabuleux (difficile pour un tel maître) on peut regretter que certains thèmes ne soient l'occasion que de vagues blague (les thématiques anti-Trump et anti-Facebook).
Globalement je trouve que Turner fut moins inspiré dans les thèmes sur cet album.
Pour autant, on ne peut que souligner son humour, toujours aussi efficace et présent.
Le problème de l'album serait aussi que derrière ce côté calme, on en oublierait de réellement juger les morceaux. Le titre éponyme est une réelle petite pépite, de même Four out of Five est excellent. Ces deux là sont si bons qu'ils auraient toujours brillé, vraiment d'excellents morceaux que je me plaît à réécouter en boucle. Golden Trunks qui clôture la face A et sert de liaison en numérique/CD est un morceau pas mal aussi.
De même le titre d'ouverture Star Treatment peut surprendre au début mais en réalité il offre une réelle invitation agréable à entrer dans l'album (puis cette blague pour ouvrir le disque). On notera aussi One Point Perspective qui a un lancement de morceau très intéressant.
Quelques autres morceaux ont un réel intérêt comme She looks like Fun qui m'a intéressé à titre personnel. Même si je trouve que d'autres titres comme Science Fiction et Ultrachesse sont très oubliables.
Attention, pour une écoute améliorée, pensez à prendre un casque ou à vous entourez de bonnes enceintes. Il faut vraiment apprécier le morceau en entendant avec précision et qualité chaque petite note qui pourrait être oubliée sans une écoute attentive.
Finalement Arctic Monkeys fait un album comme à leur habitude : il y aura un avant et un après, ils auront imposé un style qui n'étaient pas écouté avant. Qu'on aime ou non cet album, et j'ai pour ma part vraiment du mal, on ne peut que reconnaître que ce groupe est absolument incroyable même avec ce disque : ils changent la donne.