Longtemps mon album favori de tous les temps (avant que je ne rencontre London Calling), le Vespertine de Björk restera un des amours musicaux qui m'ont le plus hanté. Sûrement le premier disque que j'ai connu par cœur, avant de l'oublier un petit peu, et de le réécouter pour me faire pardonner. A chaque sortie d'un nouvel album de la dame islandaise, ça n'y coupait pas, je me replongeai dans Björk et c'était toujours par cet album que je commençais et finissais. C'est bien simple avant ce disque je n'étais rien musicalement. Totalement vierge, juste bon qu'à écouté Linkin Park dans la cour du lycée.
Pourquoi ? Ça je n'en ai qu'une mince idée. J'ai toujours eu du mal à expliquer pourquoi je mettais cet album au dessus des autres. Peut-être parce que chaque son était nouveau. Merci Matmos au passage, dont je pourrais très bien aborder leur excellent The Civil War sorti en 2003. Peut-être aussi parce que la voix de Björk n'a jamais était aussi belle. Glaçante, puissante, ou comme un soupir. C'était pile poil entre les exubérances passées et futures. Une accalmie dans sa carrière, un album à part. Avec sa chorale d'inuits, ses deux geeks avec leurs instruments bizarres, sa harpiste magnifique, Björk invitait à la fois sa plus utile brochette d'invités mais aussi la moins prestigieuse. Sûrement pour cela que l'on pourra sans mal se le représenter comme son disque le plus personnel.
Vespertine sent l'hiver. Tous les hivers, celui avant le printemps avec son soleil bien haut dans le soleil malgré les températures basses (It's Not Up To You), celui où les nuits s'éternisent (Aurora), celui où la montagne est enneigée (Unison) ou tout simplement celui du matin de Noël (Frosti). Je ne sais plus trop comment j'ai découvert Björk et Vespertine mais je crois que s'il faut remercier quelqu'un c'est sûrement la télé ou ma mère. Voire les deux. Mais surtout le live au Royal Opera House. Björk, comme tout le monde j'en suis tombé d'abord tombé amoureux. Et puis sur Pagan Poetry, il y a le plus beau passage a-capella de la terre avec la voix nue de Björk qui susurre dans mes écouteurs « I love him ». Et là je suis sûr à cet instant précis qu'elle parle de moi.
Ou de Matthew Barney. Mais je l'emmerde.