Le mec qui se prend une patate sur la pochette me fait penser à ceux qui, après avoir mangé du Pantera, en redemandent. Une recherche de violence auditive au service du plaisir esthétique.
Condensé d’agressivité, de puissance et de groove, Vulgar Display of Power s’inscrit dans la même veine que son prédécesseur, devenant lui aussi un album phare du groupe puis un classique du metal.
Mouth for War fait péter d’emblée avec son riff lourd et acéré, la batterie foudroyante, la basse ronflante de Rex et la voix charismatique de Phil Anselmo. Les riffs et solos de Dimebag Darrell sont toujours aussi impressionants, du Tony Iommi bien burné bien texan qui défonce les cervicales. Le barbu déploie vraiment son talent et son identité, le son très aigu de sa gratte lui confère sa substance musicale. Les thèmes sombres et les paroles violentes qui habitent l’album renforcent l’identité de Pantera, conférant une authenticité qui illustre la personnalité du groupe.
Côté morceaux, on est servis. Du mythique Walk, bourrin et équilibré à la fois et au refrain militaire entêtant au très efficace New Level, du giga bourrin et furibond Fucking Hostile au plus travaillé This Love, on en prend plein les oreilles et l’esprit, notre calme est chamboulé et on devient marteau.
Vulgar Display of Power déploie son artillerie avec les douilles citées plus haut, auxquelles viennent s’ajouter la poudre explosive contenue dans les morceaux moins connus comme Hollow, Live in a Hole ou Regular People. Une grosse pièce d’artillerie à ajouter sur la machine de guerre texane.