Nothing left to do but run, run, run, let's run.
Troisième album des Doors en un peu plus d'un an "Waiting for the Sun" est un album de fin de cycle pour le groupe, celui de l'entente encore (plus ou moins) parfaite entre ses membres, avec une identité sonore bien établie qui sera abandonnée par la suite, tout d'abord avec l'expérience "cuivres" malheureuse de l'album "The Soft Parade" puis un virage blues rock plus prononcé dans les albums suivants "Morrison Hotel" et "LA Woman".
Ayant épuisé leurs compositions antérieures à la signature chez Elektra Records, "Waiting for the Sun", est moins équilibré que leurs productions précédentes. Il faut tenir la cadence, écrire des chansons qui rapportent, sans pour autant renier leur identité. Le tout débouche sur une galette alternant les titres pensés, calibrés pour squatter les ondes radiophoniques, notamment l'entêtant "Hello, I love you" en ouverture, les ballades douces et tranquilles "Love street" ou "Yes, the river knows", ainsi que des délires Morrisoniens d'envergure comme "My wild love", "Five to one".
Le mini drame de cet album réside dans le titre "Not tot touch the Earth", extrait du long poème rock "Celebration of the Lizard", initialement écrit et composé pour conclure l'album. On ne pourra l'écouter complètement que lors de concerts (filez donc écouter Absolutely LIVE pour en profiter).
Quoique le titre "The Unknown Soldier" puisse être considéré comme la chanson la plus ouvertement politique des Doors, le morceau le plus emblématique de la perception des Doors de la société reste à mon sens "Summer's almost gone", annonçant la fin du flower power, l'agonie de cette insousciance répandue, confrontée à une réalité de plus en plus sombre.
Intrinsèquement un excellent album des Doors, qui souffre cependant de la comparaison avec ses prédécesseurs.