1999, Des Moines, Iowa : Une bande de neuf tarés masqués en combinaisons rouges sortait alors un album qui allait marquer toute une génération de jeunes métalleux en quête d'identité et de renouveau musical. Mais voilà, depuis cette époque, l'eau a coulé sous les ponts : Le bassiste Paul Gray a passé l'arme à gauche suite à une overdose (RIP), le mirifique batteur Joey Jordison s'est fait viré du groupe, ainsi que le percussionniste Chris Fehn - Alias Pornocchio - et Slipknot est aujourd'hui une grosse machine bien huilée, à travers un très large merchandising et des prestations scéniques spectaculaires. Les singles de l'album ont été soigneusement lâchés au compte goutte les mois précédents sa sortie. Les vues se cumulaient par dizaines de millions, l’effervescence des fans était grande. Alors Slipknot qui sort un album en 2019, que faut-il en espérer ?
J'ai aujourd'hui 23 ans, et je suis tombé dans la marmite Slipknot quand j'étais petit comme on dit, à 14 ans. C'est donc évidement avec un peu plus recul que je découvre We Are Not Your Kind. Pour tout vous dire, je n'attendais pas grand chose d'un nouvel album de Slipknot, qui plus est avec le départ des membres précédemment cités. Là où All Hope Is Gone était un anti Vol.3 dans la démarche et .5 : The Gray Chapter manquait d'une direction artistique claire, je dois avouer que We Are Not Your Kind surprend.
Il surprend car on y trouve pour la première fois une évolution prog, tout du moins des morceaux plus longs avec un travail sur les ambiances ("Critical Darling","Orphan","My Pain","Not Long For This World"), ce qu'on avait rarement vu ("Iowa"), des interludes bien sentis qui viennent casser le rythme ("Death Because of Death","What's Next") et un coté indus ("Spiders") qu'on pourrait croire sorti d'un album de Marilyn Manson si on faisait abstraction du chant. Le tout est varié avec des refrains mélodiques, un chant puissant, comme le prouve LA grosse poutre de l'album : "Unsainted". On a aussi le droit à une semi-balade ("Liar's Funeral"), "Birth of The Cruel" me rappelle vaguement "Prosthetics" avec les percussions en intro. Je releverais juste "My Pain" en temps faible, pas qu'il soit mauvais, mais n'a rien de très original à proposer et... c'est tout. Je note aussi que le nouveau batteur n'a pas volé sa place !
Donc artistiquement parlant, l'album se tient de bout en bout, avec une vraie démarche, ce qui faisait la faiblesse des deux derniers albums pour moi. Le groupe a su rafraichir la formule en innovant et en expérimentant tout en gardant l'essence de leur succès : Des morceaux directs, puissants et accrocheurs. Here we go again Motherfucker !