Faut se mettre à la place des mecs, au moment où ils devaient rempiler: quoi faire après une bombe atomique comme "The Dark side on the moon" ? Tu m'étonnes qu'ils aient été aller à reculons ! 4 notes tristes de Gilmour auront suffit comme déclic: ce seras le leitmotiv du meilleur après- succès mondial de l'histoire de la musique rock, "wish you were here".
Alors, déjà, je pense qu'il y a un sérieux malentendu avec ce disque. Je ne pense vraiment pas que c'est un album concept. On a fait un peu la même erreur qu'avec "vu de l'extérieur" de Gainsbourg: le fait que des thèmes reviennent n'en font pas des albums concepts, sinon on n'a qu'à dire que "les Marquises" de Brel en est un puisque le thème de la vieillesse est constante ! Or, "Wish you were here" a 2 sujets qui reviennent sur 5 titres: l'absence et l’industrie. Qui n'ont même pas la même ambiance, les titres sur l'absence sont solennels et mélancoliques quand ceux pour le business musical sont agressifs et effrayants. Ne parlons même pas du fait que les pochettes (superbes comme toujours) n'aient aucun rapport avec les sujets, contrairement à l'album précédent et aux deux suivants... Non, pour moi, s'il est un peu conceptuel, c'est pour ses transitions (encore mieux que celles de "The dark side on the moon", c'est dire !) et surtout pour la dédicace à Barett. Merci les copains, c'est quand même un putain d'hommage, un beau cadeau !
"Shine on you Crazy Diamond Part. 1" est un des Monuments de Pink Floyd. A l'instar d' "Echoes", chaque note est parfaitement à sa place, l'atmosphère de nouveau unique. Le son Floyd dans toute sa magnificence. La partie 2, avec les 4 fameuses notes de Gilmour, est la meilleure partie de ce titre. Sur une transition qui, je l'avoue, m'a tout d'abord fait penser à une machine à laver quand même, on passe à "Welcome to the machine". Le son est déjà plus clinique, plus inquiétant. La voix robotique de Gilmour n'arrange rien. Pas de batterie sur cette chanson (d'ailleurs, Mason n'a pas eu beaucoup de choses à faire tout court sur ce disque, c'est quasi peinard pour lui), mais un clavier qui démontre tout le talent musical de son musicien, Wright. C'est ce disque-là qui l'a mis en valeur, celui qui a fait exprimer toutes ses possibilités. Ce seras la dernière fois aussi avant un paquet d'années... "Welcome to the Machine" est vraiment beau, même si un peu longuet. "Have a Cigar" est un titre un peu trop souvent oublié selon moi. Il est pourtant complètement à part. C'est la seule chanson chantée par un autre, et une des très rares étant autobiographiques au nom du groupe... les paroles sont d'un cynisme absolue, le propos très noir, et j'adore. Un grand moment rock. Transition radio... et c'est le rendez-vous manqué. "Wish you were here"... c'est pas tellement que j'aime pas cette chanson, faut le faire quand même, mais il est sérieusement en deçà pour moi. Peut-être parce qu'il est moins touffu que les autres chansons, peut-être le clavier de Wright qui pour le coup encombre les ponts à la guitare... je sais pas, mais la soupe n'as pas pris sur moi, dommage. Transition vent (comme l'intro de "One of these day"), la deuxième partie de "Shine on you crazy diamond". C'est dans celui-là que je trouve la meilleure partie de cette chanson-fleuve, la partie 6, c'est juste énormissime. La partie vocale est superbe aussi... mais après, ça descends d'un cran, nettement. Sans linéarité, ils veulent mettre en place une atmosphère planante, mais cette fois n'y arrivent pas. L'impro de Wright à la fin est trop long, hélas. Ça reste plaisant, mais on aurait aimé davantage... le final, avec les notes signées Barett comme "au revoir", est totalement émouvant. Que l'on ai aimé ou pas Barett, cette trouvaille ultime est très touchante, la sincérité est là.
Un grand album, incontestablement, et toujours à fouiller. Et c'est triste que la seule réaction de Barett, pour cet hommage incommensurable, ait été: "ça fait pas un peu vieillot ?"... alors que 30 ans après, ça n'a pas vieilli d'un pouce...