S’attaquer à la critique d’un album des Pink Floyd peut s’avérer très compliqué tant il y a de choses à dire. Ma rencontre avec ce groupe, dans mon initiation musicale, commence au lycée, année de terminal, 2012. J’ai toujours connu de loin Pink Floyd mais pour le bac, j’ai pris l’option musique et je découvre que Atom Heart Mother tombe comme sujet. S’ensuit l’écoute de The Wall et The Dark Side Of The Moon considéré comme le meilleur des Pink Floyd et actuellement 3eme album le plus vendu au monde (entre 45 et 50 millions d’album). Pourtant, arrive une fille dans ma vie qui, clairement, me fera changer d’avis sur le sujet.
Nous sommes un soir de Janvier 2014. Il est tard et d’un air très étonnée, elle me dira : « Tu n’as jamais écouté Wish You Where Here des Pink Floyd ? » et s’empresse de mettre l’album. Quelle claque !
L’album s’ouvre sur Shine on Your Crazy Diamonds partie 1 à 5, et me voilà déjà plongé dans cette merveille du rock psychédélique. Le synthé pose l’ambiance. Des notes flottantes lance le morceau, quelque chose de mystique s’en dégage. Transporté par le rythme du morceau, je n’en décroche pas. L’arrivée de la guitare à quelque chose d’attendu, comme une impatience de l’entendre mais une entrée presque normale, comme si elle ne pouvait être ailleurs. Il s’en dégage quelque chose d’assez indéfinissable à première écoute, sans trop savoir pourquoi. En me renseignant je comprends vite, il s’agit ici d’un album hommage à Syd Barrett, un des fondateurs du groupe, qui est parti très (trop) vite. On parle plutôt d’absence que de mort, malgré le fait que l’album prend tout son sens, passé 2006 avec la mort de Barrett.
La batterie démarre, relançant le morceau sur quelque chose de plus planant, de l’ordre du voyage. Et accompagnera à la perfection le riff de guitare envoutant tel un solo de Funkadelic comme Gilmour sait si bien les faire. Les paroles arrivant, l’ambiance finale du morceau est maintenant imposé : on est clairement sur de la mélancolie, le regret ou remord de la perte.
Plus loin Welcome to the Machine et Have a cigar critique sans s’en cacher le monde dans lequel vivent les Floyd. De très bons morceaux tant Welcome to the Machine est psychédélique et nous fait comprendre pourquoi Kubrick et le groupe aurait créé des oeuvres frôlant la perfection. Morceau assez ironique quand on connaît l’amour de Pink Floyd pour les machines musicales qu’ils ont expérimentés durant des années.
Je ne m’attarderais pas trop sur ces morceaux, tant ils parlent d’eux même, mais rapidement un morceau me touchera plus que les autres. Wish You Where Here, morceau éponyme de l’album, qui semble clairement inspiré du passage au studio de Syd Barrett. Une transcription parfaite du manque en une chanson universelle.
Une ouverture sur fond de guitare acoustique (ouais c’est cliché mais ta gu*ule c’est beau), une voix qui semble supplié la personne à qui il parle. Le morceau se termine sur des notes plus légères comme si il restait de l’espoir.
Puis la suite du morceau Shine On Your Crazy Diamonds partie 6 à 9 conclu cet album aussi magnifique que dramatique.
Si Wish You Where Here n’est pas mon album favori des Pink Floyd, il est clairement un de mes albums très personnels que j’adore, et je pense que je l’écouterais jusqu’à la fameuse fin. Cette pépite nous raconte un drame musical mais qui est aussi très visuelle, de part l’expérience de chacun.
A l’heure où j’écris ces lignes, je me réécoute cet album, m’allumant une cigarette et m’allongeant dans le but de contempler, encore une fois cette merveille, en repensant à cette fille.
Je n’ai plus de nouvelles d’elle en ce moment, mais je sais que je la reverrais pour au moins la remercier de m’avoir fait découvrir les Pink Floyd sous cet angle. Toujours poétique et psychédélique, imageant le deuil mais toujours en laissant de l’espoir.
Je vous souhaite à tous une bonne écoute de l’album en espérant qu’il vous touche comme il m’a touché.