Pieds tendres...
J'avais échoué à l'époque (...de la sortie de ce disque*) à m'intéresser à la musique des pieds tendres de The XX, irrité que j'étais par la hype consensuelle qui les entourait. En y revenant, à...
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le 3 déc. 2014
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On doit reconnaître à The XX, « nouvelle révélation indé », un certain talent dans au moins deux domaines : 1) un sens aigu de la promotion d’abord. Car quand on a 20 ans de moyenne d’âge, et seulement dans l’escarcelle une petite guitare maigrelette, deux notes de clavier et trois boîtes à rythme qui se battent en duel (d’ailleurs on se demande s’ils avaient vraiment besoin d’être quatre pour écrire des choses aussi minimales), c’est pas gagné de réussir à sortir deux singles médiatisés (soit « Crystalised » et « Islands », incroyablement fades). Mais eux l’ont fait et Dieu Buzz les a adoubés. Amen. 2) l’altruisme, ensuite. Vous verrez, c’est super rigolo, on arrive souvent à deviner les mélodies de The XX par avance. Bon ok, au bout d’un moment c’est un peu chiant, mais c’est finalement très valorisant : grâce à eux, devenir une pop star se révèle donc être à la portée de tous ! Cool.
Renvoyer ces nouvelles coqueluches dans les cordes en leur reprochant simplement leur minimalisme serait d’une mauvaise foi sans bornes : c’est leur terrain de jeu. Mais quand on entend les mots « tension », « sensualité » (ou même « Gainsbourg », summum du n’importe quoi) à propos de leur musique, on peut délibérément s’interroger ! Quoi ? Ces voix apathiques, qui semblent de sortir de bouches à peine ouvertes, elles devraient susciter de la volupté, du désir ? Mon oeil ! Au mieux elles irritent, au pire elles ont les vertus d’un bonne compilation zen, c’est à dire qu’elles nous font gentiment somnoler. Ces lignes mélodiques prévisibles, d’un binaire à faire pâlir Brian Molko himself, devraient nous maintenir sur le fil du rasoir ? Non, on est juste surpris qu’elles puissent séduire qui que ce soit, c’est tout. A moins de n’avoir jamais écouté un seul disque new-wave de sa vie.
Cependant, on ne fera pas de procès trop sévère à ces londoniens. Le pari était risqué : tenir l’attention d’un auditeur sur 11 titres, en faisant le choix délibéré de la lenteur et de l’aridité instrumentale. On peut même jeter une oreille, notamment sur les deux premiers morceaux, « Intro » et « vcr », mais le tour de la question est vite fait : c’est chiant. Et on retournera très vite, sans culpabilité aucune, dans n’importe quel autre bon disque de pop atmosphérique, Seventeen Seconds et Faith en tête.
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Créée
le 29 août 2018
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