On pourrait se demander que pourrait encore nous offrir Leonard Cohen? Avec son oeuvre si conséquente, peut-il encore se renouveler et nous surprendre? Eh bien oui, "the Godfather of Gloom" a encore frappé, il m'a encore hypnotisé.
Avec You want it darker, il nous emmène dans une ballade impérissable, sombre et drapée de passions. Des passions parsemées et mêlées ici et là, passion amoureuse, mais aussi passion religieuse, avec la mort distillée à petites doses le long des vers…
Lentement, avec des mélodies agréablement lancinantes, on entre de nouveau dans le sombre univers de Leonard Cohen. Le premier morceau, qui donne son titre à l’album, nous met directement dans le bain, avec des glaçons. Des chœurs se lancent, une basse timide, un orgue se rajoute au tout, la voix grave de Leonard Cohen, chante, ou plutôt assène, « You want it darker, we kill the flame ». Les bases sont là, le reste de l’album sera du même acabit, magistral. Magistral aussi par l’originalité et la richesse des différents morceaux, exhibant un panel d’instrument très large permettant à l’album de rester dans un sombre monolithe, sans jamais lasser. On ferme les yeux et on se laisse prêcher la bonne parole, que je ne ferai pas l’affront de commenter.
"We killed the flame", certes, mais celle de Leonard Cohen pour la musique ne risque pas de s'éteindre...