Embrasser l'album en une seule écoute est compliqué.
"Zuma" ne possède en effet pas la même cohérence que ces prédécesseurs (notamment "Harvest" ou "After the Gold Rush").
Certes, on peut penser que c'est l'effet Crazy Horse, qui n'a de crazy pas que la crinière. Danny Whitten est en effet décédé par overdose en 72.
Ainsi, il faut être prêt à écouter des titres sublimes "Danger bird" et "Cortez the killer"...
Entremêlé avec du moins bien telle que la chanson "Barstool blues". Ce dernier est un bon exemple (à oublier) :
- la voix de Neil se perd et ne sait pas trop où elle va ;
- la mélodie semble calquée sur d'autres titres et demeure assez faiblarde.
Pour autant "Zuma" offre donc 2 morceaux d'anthologie :
- "Danger Bird" : chanson d'amour avec un solo final de dingue comme seul Neil a su en écrire des dizaines (ou quasi) ;
- "Cortez the killer" : chanson à texte rappelant le lourd tribu payé par les Amérindiens lors de la colonisation espagnole. Une fois n'est pas coutume, le solo ouvre ce que beaucoup considère comme la chanson phare de l'opus.
La disparité se retrouve aussi dans le son.
Des chansons telles que "Drive back" et "Through My Sails" sont à l'antipode l'une de l'autre :
- son saturé, avec reverb et résonnance pour la première,
- acoustique et chœur pour la seconde (elle date de la collaboration CSNY).
Soit dit en passant, "Drive back" a un petit côté ZZTop, mélange de Blues et de pop qui la rend sympathique. Elle préfigure en cela l'album sous-estimé "Mirror Ball".
Bref un album typique du canadien qui part un peu dans tous les sens.
Mais qui recèle de quelques perles pour les fans de Neil Young...