Difficile d'être exhaustif pour décrire ce monument du manga, dont j'ignorais tout jsuqu'à récemment. Il va sans dire qu'il n'usurpe certainement pas son élévation au panthéon des chefs-d'œuvre, si on en croit la critique dithyrambique ici et là. Déjà, ce qui nous frappe sur le plan purement formel, c'est le Chara Design très soigné et "occidental"; une approche visuel quasi-glaciale. Il n'y a pas d'extravagance nipponne, ou d'obsession chelou autour de petite culotte ou autre délire du même acabit. En fait, il n'y a aucune irruption visuelle nauséabonde d'aucune sorte et ça c'est agréable en soi.
Mais "2001 Nights Stories" c'est aussi et surtout plusieurs nouvelles/scénarii qui partagent le même univers, finalement le même contexte, mais à des époques/intervalles différents dans le temps, et donc ne se suivent pas stricto sensu. Les histoires mettent en scène des personnages à l'origine et aux buts différents, au gré des chapitres qui se succèdent. Elles sont extrêmement adultes dans leur écriture et surtout, traitent d'autant de thèmes sérieux, comme la conquête spatiale, la science, la vie, la technologie et ce, vis-à-vis d'une certaine morale ou confronté à la théologie et à Dieu. D'une manière quasi-récurrente c'est de l'existence, du rôle et in fine du devenir de l'homme dans l'univers, dont il sera souvent question. Une sorte de leitmotiv inscrit en filigrane à travers toute l'oeuvre.
Hoshino a également la bonne idée de reproduire certaines iconographies célèbres, comme les clichés très connues d'Apollo 13 sur la Lune, ou encore des plans issus du film "2001 l'Odyssée de l'Espace" de S. Kubrick dont son oeuvre ici présentement discutée, est fortement inspirée de son propre aveu et ce, jusqu'au titre de l'oeuvre. Il nomme d'ailleurs l'IA dans un de ses chapitres "KARC 9000" en hommage à "HAL 9000". On aura aussi l'agréable surprise, au détour d'une ou deux planches, d'admirer de belles reproductions de la voûte du plafond de la Chapelle Sixtine, notamment la fresque "La Création d'Adam" de Michel-Ange ainsi que sa sculpture "David". Des références à Alien avec les "Gigers" et à The Thing agrémenteront la lecture.
Enfin et pour conclure, je dirais que les deux tomes sont d'une richesse scénaristiques incroyable. Certaines d'entre elles en valent vraiment le détour, et nous tireront certainement une larme sincère, tant la manière qu'Hoshino a de nous conter les périples des fils de l'Homme dans le cosmos infini, est réaliste et très authentique. Quelques part une oeuvre pour les rêveurs qui ont toujours la tête dans les étoiles. Entre science de l'espace et Dieu, il n'y a finalement qu'un pas et sûrement qu'une seule voie.
Un bémol néanmoins à noter ; hérité du caractère même dont sont découpés les tomes, les personnages n'ont souvent pas le temps d'être développé profondément. On effleure ainsi parfois à peine leur psyché et leur profondes motivations. Et ça c'est dommage.