Je ne suis pas fan des longues séries de manga.
Elles sont comme les séries télévisuelles...
- une idée intéressante voire géniale,
- des premiers épisodes prenants et bien léchés,
- une suite qui s'étire et devient barbante car les auteurs ne savent pas clôturer.
Si 20th Century Boys n'échappe pas totalement à la 3ème caractéristique (il y a clairement certaines longueurs... mais Crime et Châtiment en possède aussi, non ?), le manga demeure tout de même d'une rare qualité.
La lecture de cette bande dessinée semble même tomber à point nommé (critique écrite en janvier 2022) :
- le COVID emm... le monde entier,
- les sectes demeurent extrêmement puissantes aux 4 coins de la planète,
- le populisme (re)fait une percée historique en Occident.
Alors pourquoi lire 20th Century Boys plutôt qu'une autre série ?
- les dessins sont remarquables.
Le noir et blanc est de rigueur (recherche du bas prix) comme dans tous les mangas. Mais le mangaka Urasawa se pose en égal de Taniguchi grâce à la qualité de ses graphismes, que ce soit pour les personnages ou les décors. Certaines planches prennent même l'allure de peinture photographique.
- une intrigue complexe.
Si vous n'aimez pas les rebondissements et/ou les mécanismes de suspense, alors 20th Century Boys n'est pas fait pour vous. A l'inverse, vous serez surpris des tomes 1 aux tomes 22 par le jeu de masques et faux semblants. Les successions de flashbacks dans différentes époques (1970, 1997, 2000 etc.) donnent le tournis autant qu'ils sont réussis.
- des thèmes sérieux voire graves
Manipulation mentale (secte), Virus, Populisme et totalitarisme, Désespoir de la jeunesse à travers les décennies (des 70's jusqu'aux années 2000)... Les sujets sont nombreux et traités de manière mature même si tout cela reste du divertissement. Bref une œuvre documentée et quasi philosophique.
- des personnages attachants.
Mon crédo : il n'y a pas de grande œuvre sans projection entre le lecteur / spectateur et les protagonistes. Que les héros soient gentils (Jean Valjean, Cosette, Gavroche... dans Les misérables), ambigus (John Travolta dans Pulp fiction) ou méchants (Dark Vador dans la saga Star wars), point de salut si l'auteur n'aime pas ses personnages.
Ici les héros sont forts et faillibles... mais toujours aimés et respectés.
Bref s'il ne devait n'y en avoir qu'une, 20th Century Boys serait est LA (longue) série de manga à découvrir.