1ère approche :
Contrairement à la promesse que l'on pourrait imaginer, "Chinese queer" n'est une œuvre sur les conditions de vie d'un homosexuel en Chine contemporaine.
Certes le livre semble autobiographique.
Certes le traitement visuel suggère l'omniprésence des caméras et d'un big brother du parti communiste.
Mais les événements attendus (police, maltraitance, liberté de parole etc.) n'arrivent pas... L'histoire pourrait intervenir sur un autre territoire. Et ce d'autant plus que la culture locale n'est abordée que marginalement dans le scenario. Quelques références à des journaux locaux, des films ou des musiques asiatiques qui dépaysent un peu mais rien de structurant...
"City Queer" donc mais pas forcément "Chinese Queer".
2nde approche :
La BD se situe dans la lignée d'un nouveau trait qui se retrouve notamment chez Mathieu Bablet ("La belle mort", "Adrastée"...).
Donc un trait original avec des couleurs sublimes, qui déclinent sur chaque planche des nuances de coloris.
Viennent s'ajouter des effets de flouté (dus à la drogue, la boisson ou la fatigue) ou des effets de mouvement d'une belle richesse.
Bref
Une BD qui développe une ambiance réaliste et qui nous laisse l'impression d'être - comme les protagonistes - sous acide.
Mais qui ne nous apprendra pas grand chose sur la vie d'un homosexuel en Chine.