Une reprise assez convenue

Je dois avouer que ça fait dix ans que je n'avais plus entendu parler de la licence des Tuniques Bleues. Les derniers albums que j'ai pu lire, vers la fin des années 2000, ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable. Faut dire que, condamné à un format 48 pages un peu plat et un contexte qui manque d'occasion de se renouveler, cette série a atteint depuis longtemps ses limites, je pense...

Mais bon, ce tome 65 était là, à côté du dernier Lucky Luke. J'ai pris la BD un peu à contrecœur, juste histoire de m'assurer de l'étendue des dégâts. Ce n'est qu'en l'ouvrant que j'ai compris qu'il s'agissait d'une nouvelle équipe aux commandes (avec Lambil et Cauvin veillant dans l'ombre, de ce que je comprends). Je connais un peu Munuera suite à ses exactions dans Spirou pù il ne m'avait pas convaincu. Je suis donc parti sceptique dans ma lecture.

Je ne vais pas vous faire un résumé de l'histoire, mais globalement j'ai passé un bon moment. Au niveau du dessin, Munuera s'offre parfois quelques petits plaisirs qui sortent de la norme franco-belge et ça fait du bien, ça permet de respirer un peu. Par contre, le scénario pêche à plusieurs endroits. L'intrigue part rapidement dans tous les sens et n'a pas le temps de se développer en 48 pages. On a une histoire d'amour, un havre de paix à préserver, un complot Nord-Sud pour museler la liberté de la presse, des cavales et j'en passe. Bref, c'est foutraque et c'est dommage, parce que ça donne une fin un peu forcée et peu mémorable.

Dernier petit détail : je ne comprends pas pourquoi le personnage de William Russell ressemble autant à J. Jonah Jameson de Spiderman (dans un style très anglais "à la Clifton"), alors qu'il en était très différent dans la réalité (plutôt baraqué avec gosse barbe). Je dois être passé à côté d'une référence, je crois...