De quoi refiler la migraine à Columbo ...
Dix-neuvième aventure de Yoko Tsuno, et une intrigue policière complètement ratée. Entre les sosies et les doublures, les traîtres, les double-traîtres et même triple-traîtres, et les morts qui reviennent à la vie toutes les trois pages... les six dernières planches offrent une très, très longue explication sous forme de petites cases saturées d’un monologue de Yoko, qui a miraculeusement tout compris. Mais elle est bien la seule.
Pourtant l’album reste assez intrigant pour qu’on s’y attarde : c’est la première (et l’unique ?) véritable enquête policière de Yoko, qui est propulsée dans une réécriture du crime de l’Orient Express. Un train, une brochette de personnages étranges, des intérêts contradictoires, et des suspects derrière chaque porte. Si on laisse de côté le caractère complètement incompréhensible de l’intrigue, il faut bien reconnaître que Roger Leloup a le sens du rythme, et les rebondissements s’enchaînent presque sans temps mort dans cet improbable voyage en train.
Le retour de Yoko dans un château du Rhin, 20 ans après L’Orgue du Diable au château du Katz, aurait pu être mieux traité, de même que les retrouvailles avec cette crapule de Kazuky (finalement fantoche). Mais cet Or du Rhin amène toutefois quelques très bonnes idées, notamment la Chambre du Néant, et bien sûr l’androïde Koshi.
Un album à l’atmosphère unique, presque un essai de reboot pour amener Yoko vers de nouvelles aventures. Deux ans après l’excellent Les Exilés de Kifa, Roger Leloup (qui a maintenant soixante ans) semble chercher à donner un véritable coup de fouet à son héroïne phare. Pari audacieux, dommage que l’intrigue s'égare dans ses improbables rebondissements...