En BD, il est possible de définir 2 types de "roman graphique" :
- ceux qui ne sont finalement que des BD plus longues que l'ordinaire et qui s'expriment en 1 tome ;
- ceux qui laissent une part important à l'écriture, aux dialogues ou à d'autres procédés narratifs.


Ici il s'agit clairement du 2nd genre.
Une autre particularité des "romans graphiques" est le parti pris de dessins originaux avec des techniques spécifiques. En la circonstance la BD s'appuie sur des ébauches plus ou moins finalisées, plus ou moins colorisées, plus ou moins grosses.
De fait il n'y a guère plus de 5 ou 6 cases par page, un bon nombre étant monocase.


A l'arrivée, du fait de cette forme, la lecture est exigeante.
Difficile de se laisser happer par des sollicitations extérieures. Finalement comme un "vrai" roman.
Mais ce n'est pas tout : s'il y a bien un fil global et une histoire qui déroule, la fluidité de l'ensemble repose sur la capacité du lecteur à s'immerger dans l'ambiance.
Pour ma part, la belle laideur des graphismes m'a expulsé de l'oeuvre.


En somme, il pourrait bien s'agir d'une bande dessinée majeure par :
- son approche graphique,
- les thèmes évoqués (regard de l'autre qui définit "monstruosité" ou 'humanité", shoah, éducation parentale etc.).
Mais finalement sa difformité m'a déplu au point de ne pouvoir accéder à un seuil émotionnel positif.


Bon courage aux futurs lecteurs en espérant qu'ils pourront accéder à la richesse et l'ambition de cette oeuvre.


PS : la 4ème de couv' cite Art Spiegelman "Emil Ferris est une des plus grandes artistes de bande dessinée de notre temps".
Pour ma part, Art (Maus) et Emil = même combat. On peut être "important" et incompris / mal aimé ;-)

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le 14 mars 2021

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Raider55

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