Comme si le quatrième tome n'avait été qu'une parenthèse, ce cinquième opus reprend l'intrigue exactement là où le troisième volet l'avait laissée : la quête du sage Shelmilis. Celui-ci se révèle d'ailleurs franchement décalé, insouciant et badin, ce qui est plutôt une belle trouvaille. En revanche la parodie de Maître Yoda n'était pas forcément nécessaire, on tombe dans un humour plutôt digne de Trolls de Troy ... et assez inadapté au sérieux de la dernière partie de l'intrigue.
Darko et Tara sont définitivement au centre de l'intrigue, tandis que Sleilo réapparaît à travers son amourette avec le chef de la résistance à Onze-Racines : les personnages sont ainsi un peu mieux développés, et plus équilibrés.
C'est surtout l'ascension de l'arbre gigantesque (« Kolkhoze », humour d'Arleston oblige ...) qui en impose. Encore une fois, Pellet fait des merveilles. La rencontre finale est éblouissante elle aussi, même si elle reste assez pauvre du point de vue de l'intrigue : les épreuves destinées à juger le « coeur pur » manquent franchement d'originalité ...
Enfin, il reste quelques ficelles inélégantes dans l'intrigue, par exemple les amazones au pied de l'arbre : leur rôle est uniquement d'empêcher l'ensemble du groupe d'accéder à l'arbre, pour recentrer l'intrigue sur Darko et Tara, les seuls à pouvoir passer. Efficace, mais il y avait peut-être plus subtil ...
Un album en demi-teinte, dont l'humour débordant semble presque déplacé, alors que l'intrigue a pris un tour plus sombre depuis le quatrième tome ... une pente obscure qui va se confirmer dans le sixième album.