La jaquette d’Abara ? Si vous prenez le temps de la déplier vous verrez qu’elle est grave cool en plus d’être raccord avec le récit. La couverture n’est pas en reste, avec une planche sur Abara et une autre sur Digimortal, un récit court en 2 chapitres qui clôture le volume. Je me demande si elles ne figurent pas dans l'artbook de T. Nihei mais je n'ai pas pris le temps de vérifier...
Si on se plonge dans l’intérieur du volume, on trouvera 13 chapitres. Dont 11 pour Abara donc. Des chapitres qui ne trouvent guère grâce aux yeux de T. Nihei quelques 10 ans après les avoir réalisés ! Le commentaire du mangaka illustre assez bien pourquoi certains auteurs ne veulent pas parler de leurs œuvres passées. Ici Nihei se plaint du graphisme, d’un récit trop obscur, de termes abscons… Vous êtes prévenus : Abara ne vous prend pas par la main, c’est un puzzle éparpillé dont il n’est pas sûr que nous ayons toutes les pièces à disposition pour en avoir une image complète.
Mais on retrouvera des décors qui font penser à Biomega, on verra le terme amnios que l’on retrouve dans ses séries plus récentes ; il sera question d’espace, de survie, de monstres aussi (gaunas) et de héros monstrueux, croisement entre xénomorphe, Venom et Predator. Abara c’est un compte à rebours avant l’explosion finale, une course désespérée où les humains sont comme les jouets de créatures trop puissantes pour eux. On se croirait presque en terres lovecraftiennes…
Digimortal de son côté pourrait ressembler à un épisode d’une série plus longue, où un exécuteur doit remplir un contrat et dégommer des inquisiteurs version 3.0, dans un environnement où vous n’auriez pas envie de mettre les pieds (et je sens qu’un personnage a pu inspirer l’héroïne d’Ergo proxy…). N’en attendez pas davantage amha.
Abara est donc un concentré d’actions, qui pourra sembler cryptique même si des informations apparaissent au fil des planches (mais il faut avoir l’œil!) afin de comprendre, grosso modo, de quoi il est question. Mieux qu’un film catastrophe, Abara vous projette à droite, à gauche, en haut, en bas sans aucune sommation. Et vous aurez peut-être bien envie d’en redemander…