J’ai découvert Swamp Thing avec la série des New52, de Scott Snyder. Une série que j’ai adoré, peut-être l’un de mes coups de coeur des New52 avec Animal Man notamment. Compliqué par la suite, en VF de trouver autre chose à lire sur le personnage. Quelques années plus tard, Urban Comics s’est enfin décidé à nous proposer les origines du personnage. J’ai ainsi découvert, dévoré l’Urban Cult avec la genèse du personnage par Len Wein et Bernie Wrighton. L’heure est donc maintenant venu de me lancer dans le run, que l’on m’a tant vanté, d’Alan Moore.


Une créature semblable à nulle autre vient d’être découverte au cœur d’un marais de Louisiane. Jason Woodrue, brillant botaniste engagé par la Sunderland Corporation, réalise bien vite que cette aberration végétale est habitée par la mémoire d’un homme. Son employeur décide alors de s’en approprier les propriétés intellectuelles. Débute pour la créature une quête d’émancipation d’une humanité qu’elle aura longtemps rêvée…
Alan Moore présente Swamp Thing ou l’œuvre qui révéla le scénariste anglais à l’industrie des comics. De 1983 à 1987, l’auteur de Watchmen révolutionne la bande dessinée en posant de nouveaux standards dans le domaine de la narration graphique. Fruit d’expérimentations narratives, dont la langue fluide et poétique atteint des profondeurs de caractérisation sans précédent, ce titre est porté par le trait étrangement fascinant de Stephen R. Bissette, rehaussé par l’encrage de John Totleben et les couleurs de Tatjana Wood. Devenue une référence du genre, la saga de la Créature du Marais s’est hissé au rang d’œuvre incontournable du neuvième art.
(Contient les épisodes de The Saga of the Swamp Thing #20 à 34 et annual #2)


Je vais commencer par les dessins. J’ai découvert avec cette série un incroyable artiste, Stephen R. Bissette ! Et il n’y a pas besoin de longs discours, d’énormes pavés. Le travail de ce dessinateur, du moins sur ces épisodes, est onirique, magique ! Chaque pages est un voyage dans un monde enchanteur. Un monde inquiétant et pourtant d’où on ne veut pas revenir. Les personnages sont beaux, magnifiques, magnifiés. Une telle douceur, un tel appelle au rêve et à l’évasion à chaque cases de cet énorme pavé.


Et quel travail sur la végétation ! Tout est tellement travaillé, tout est tellement détaillé ! Tout ce marais devient un écosystème d’une richesse et d’une profondeur inimaginable.


Rien que pour les dessins de Bissette, l’achat de cette série se justifie. C’est un voyage graphique incroyable qu’il faut vivre au moins une fois.


Difficile de parler de ce tome ensuite. J’ai tellement été emporté par ces épisodes ! Il s’y passe tellement de choses. Alan Moore nous emmène dans son voyage avec passion.


Avec l’épisode #20, Alan Moore met « fin » à la précédente série, afin de pleinement s’approprier le titre. Il frappe fort d’entrée en plaçant la Créature du Marais dans les griffes de Jason Woodrue, pour y subir d’effroyables expériences, avant de vivre une « renaissance » incroyable et inattendue qui bouleverse complètement le personnage !


On reste dans un récit de genre comme à sa création, dans le récit d’horreur, et Alan Moore conserve deux personnages de Len Wein autour de notre créature, Abigail Arcane et Matthew Cable.


A partir de ce moment, la vie de la Créature du Marais change du tout au tout. Une fois de retour dans son cher marais, dans le seul endroit où il peut se dire être chez lui, il faut qu’elle « s’éteigne » afin de pouvoir assimiler tout ce qu’elle a découvert sur la table d’autopsie de Jason Woodrue. Et pendant ce temps, Woodrue, lui aussi totalement « transformé » après sa rencontre avec la Créature des Marais provoque le chaos le plus total !


On se retrouve alors avec une intrigue assez surprenante, un Woodrue complètement mégalo et l’arrivée de la Justice League.


Après cette renaissance, Alan Moore place la Créature du Marais au cœur d’un surprenant triangle avec la somptueuse Abigail Arcane, de plus en plus perdu, et Matthew Cable, de plus en plus inquiétant. C’est ainsi que l’on se retrouve dans une petite ville non loin du marais. Un nouveau poste pour Abigail, une Matthew qui semble sombrer toujours un peu plus, jusqu’à un point devenant terriblement inquiétant. C’est à ce moment que tout part en vrille, que les ténèbres semblent s’abattre sur ce petit village et qu’un certain Jason Blood débarque en ville.


En arrivant sur le titre Alan Moore a carte blanche ! Il redéfini complètement l’essence même de la Créature du Marais et le plonge dans un monde effrayant, horrifique, et pourtant ancré dans la réalité. Rien de quoi inquiéter un « monstre », et pourtant. Et pourtant, au milieu de toute cette horreur, au cœur de cette ambiance oppressante et suffocante, Alan Moore n’hésite pas à nous plonger au cœur d’une histoire d’amour. Quelque chose que l’on sent arriver assez rapidement, mais avec une finalité absolument bouleversante.


Un ultime épisode qui surpasse, surclasse tous les épisodes fantastiques que je venais de lire. Les débuts frémissants d’une histoire d’amour ? Le trip hallucinatoire de deux âmes en peine ? L’évidence ? C’est un voyage qui va nous montrer exactement ce qu’il en est et déboucher, éclore sur quelque chose de magnifique, un épisode époustouflant, servi par des dessins hors du commun !


Bref, une lecture qui m’a procuré un plaisir incroyable ! J’ai rarement lu quelque chose d’aussi plaisant à lire. Tout simplement !

Romain_Bouvet
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le 28 août 2021

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