Voici l'autre gaulois blond le plus célèbre de la BD franco-belge
Alix l’intrépide marque l’ajout d’un nouveau héros majeur au Journal de Tintin, en 1948, et pas l’un des moindres ! Ce jeune esclave gaulois, que le lecteur rencontre pour la première fois en Assyrie, aura fort à faire avec l’Empire Romain en -53 av.J.C., alors que le premier Triumvirat vient d’être rompu par l’assassinat de Crassus.
Jacques Martin offre comme première aventure un album dense, trépidant, où une intrigue effrénée est menée tambour battant dans un cadre immersif : Alix voyage, combat les pirates Parthes, fuit le peuple des Haikanes, et devient même gladiateur. Les autres personnages (et ils sont nombreux !) sont tous remarquables, depuis l’impressionnant Toraya jusqu’à Arbacès, l’ennemi de toujours d’Alix. Seul Enak manque à l'appel dans ce premier album.
Jacques Martin, c’est l’exotisme rigoureux : une histoire incroyablement dépaysante et grisante, mais racontée avec méticulosité, avec méthode, sans omettre le moindre détail. Avec ce dessin résolument réaliste, typique de la ligne claire, on sent derrière Jacques Martin l’influence de Hergé : la publication au Journal de Tintin n’est pas un hasard !
Par l’abondance des narrations, la description systématique de l’intrigue et des personnages, Alix ressemble davantage à un roman illustré qu’à une simple bande-dessinée : un style qui fera la marque de la saga pour les décennies à venir. Qu’on apprécie (ou non) cette patte graphique, il faut reconnaître le travail d’arrache-pied de l’historien derrière le dessin, une exigence de précision assez inégalée dans l’histoire de la BD.
Un très, très bon début pour l’affranchi le plus célèbre du neuvième art !
(Anecdote pour les curieux : nous sommes en -53 av.J.C., et il est à un moment question d’un petit village d’irréductibles gaulois, mené par un certain Astorix ... un heureux hasard ?)