Après avoir lu et vu Into the wild, le récit funeste de Christopher McCandless, nous fûmes nombreux à partir le cœur flambant à l’assaut du monde, armés d’une tente, d’une peluche schtroumpf (plus vitale qu’une couverture de survie), et d’un énorme sac à dos rempli de victuailles adaptés à une aventure en terrain hostile (principalement des bonbons et des M&ms).
Il fallut affronter la pluie, le froid, le montage de la tente, le démontage de la tente et toute une série de péripéties qui rappellent à quel point nous ne sommes rien sans un bon slip propre. Il fallait bien se frotter à l’inhospitalité de la nature, affronter le désespoir d’une nuit passée dans le froid à guetter l’attaque d’un ours ou d’un loup (ce n’était en fait que le bruit des branches contre la tente) pour saisir l’incommensurable et l’effroyable fragilité de nos corps face à l’hostilité du monde qui nous entoure.
Au beau milieu de ces récits d’aventures, témoignages touchants de nos explorations tourmentées, Americana est un peu plus qu’une énième représentation de l’Into the wild fantasmé. La bd de Luke Healy est une jolie illustration de nos rêves d’aventures et de leur terrible confrontation avec la réalité. Soit la plus fameuse et la plus candide de toutes nos odyssées.