Bien que ne connaissant pas les Gunnm, j'attendais quand même beaucoup d'un manga de son auteur. Même si, je ne m'attendais pas du tout au même univers, je m'attendais à un style un peu sombre et adulte.
Dans Aqua Knight, ce n'est pas du tout le cas. Au contraire, je trouve même le tout très (trop?) enfantin.
Par conséquent, j'ai été surpris, voir même déçu au premier abord. Mais après quelques pages, voyant que je me fourvoyait, je me suis adapté au récit en ne cherchant pas la même chose qu'initialement.
Au final, j'ai trouvé que ce tome se lisait bien mais sans être exceptionnel. Il manque quelque chose pour me captiver. Cette impression provient probablement du coté enfantin du titre, qui du coup me passionne peut être moins.
Beaucoup d'éléments semblent montrer que le public ciblé est bien celui des enfants. Tout d'abord au niveau du dessin. Le chara-design est assez simpliste avec beaucoup de rondeurs donnant un coté « mignon » aux personnages. Les méchants ont un look particulier, presque ridicule, permettant de bien les identifier. Ce procédé rappelle vraiment les « méchants » des séries pour les plus jeunes où ils sont très vite reconnaissables et sont « clownesques ». Le découpage des planches est aussi assez classique et simple.
Le dessin n'est pas foncièrement mauvais, c'est juste que c'est un choix créatif auquel je n'adhère pas beaucoup. Parce que au-delà de ce choix, on ne peut pas nier que le mangaka maîtrise son dessin. C'est juste que ces options ne me touchent pas. Par contre je pense que pour la cible, l'effet voulu doit être assez efficace. Les principaux protagonistes sont vraiment caractéristiques et ont une représentation pleine de personnalité (à part peut être Rujila).
Concernant ces personnages, ils sont tous plus ou moins barrés surtout Arrabil. Ashika et Arrabil bénéficient d'un traitement de faveur dans ce domaine là. Vivant presque en autarcie, ils ont hérité de comportements bien spécifiques, souvent sujets à des moments de rigolade. Le méchant, quant à lui, est ridicule à souhait.
Néanmoins, je les trouve un brin caricaturaux et manquant de « je-ne-sais-quoi » qui donne de la saveur aux personnages. Je les ai trouvés un peu fade. Même la spontanéité d'Ashika n'a pas réussi à « pimenter » le tout.
Kishiro essaie, quand même, d'y inclure de l'humour qui marche de temps en temps. Mais là aussi, le souci de cible intervient de nouveau. Les blagues sont plus adaptées à un public plus jeune.
L'histoire est assez classique sans réels rebondissements. L'auteur utilise des ficelles assez grosses et souvent déjà exploitées. J'ai trouvé le tout assez linéaire sans moment réellement intenses, sans gros rebondissements. Il y a bien l'arrivée d'Alcantara mais qui intervient brutalement sans « préparation » . Du coup, on reste un peu passif devant son entrée. Mais là aussi cela peut se justifier par le public visé.
Par contre Yukito Kishiro utilise bien son univers. Le fait que cela se passe dans un monde maritime donne un coté très rafraichissant à ce manga, surtout de par ce que cela implique. En effet, ici, les chevaliers ont pour destrier, non pas des chevaux mais des Orques. De même, le coté vie insulaire du père et du fils est assez intéressant et justifie leur personnalité.
Ce monde aquatique est une bonne trouvaille du mangaka et peut permettre de développer des choses intéressantes, même si pour l'instant je pense qu'on n'a eu que les prémices.
Pour conclure, ce manga est loin d'être mauvais. Simplement je n'entre pas forcément dans la cible. Ce titre conviendrait plus à des plus jeunes qui forcément n'ont pas les mêmes attentes que moi. Néanmoins, même si ce n'est pas le manga d'une grande qualité que j'attendais, c'est quand même un bon petit titre qui se lit agréablement.
Reste à voir comment le mangaka développera son histoire ensuite.