Entre un album misogyne et un album anti-comics/anti-mangas (vous savez tous de quoi je parle hélas) , je m'étais dit "Bon. Il n'y a plus d'espoir. Astérix, c'est fini."
Jusqu'au jour où je tombais sur cette vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=MAeQbCLnbvk
L'espoir revint vite quand je sus qu'Uderzo n'était "enfin" plus aux commandes d'Astérix. Pour être sûre de ne pas inutilement gâcher de l'argent, je pris Astérix chez les Pictes en médiathèque. Et aujourd'hui, il est dans ma Astérixiothèque avec tous les albums de Jean-Yves Ferry et Didier Conrad.
Oui, j'ai aimé cet album. On retrouve enfin des jeux de mots à la Goscinny, des représentations gentiment parodiques donnant envie de visiter les pays que visitent nos héros (c'est notamment grâce à Astérix et Cléopâtre que je suis allée en Egypte [malheureusement, Alexandrie n'était pas incluse dans la Croisière sur le Nil choisie pour le voyage] ) , de très bons personnages aussi bien dans le camp des gentils que dans le camp des méchants et des légendes fascinantes.
Pour revenir sur les méchants, parlons un peu de l'antagoniste principal Mac Abbeh. Loin des centurions colériques qu'on adore détester agacés par leurs légionnaires stupides et des méchants idiots tout juste bons à se prendre des baffes dont on a parfois pitié, Mac Abbeh est menaçant et manipulateur prêt à n'importe quoi pour arriver à ses fins y compris encourager les conflits entre les clans ou mentir tant que ça peut servir ses intérêts.
Sans compter le fait qu'il va jusqu'à collaborer avec des Romains, envahisseur permanent prêt à étendre son Empire, alors qu'ils sont censés être ennemis.
Mac Oloch et Camomilla, le couple de l'histoire, sont également de bons personnages entre un amoureux passionné au caractère brave proche de celui du premier héros de Goscinny-Uderzo Oumpah-Pah Le Peau-Rouge (auquel Ferri et Conrad n'ont jamais nié l'hommage à travers le guerrier Picte) et une femme de caractère.
Nouveauté rafraîchissante, Astérix donne de la potion magique à Camomilla pour se défendre physiquement alors que jusqu'ici, les femmes n'en buvaient pas (sauf les gauloises dans Le Devin mais là, c'était l'exception vu que Panoramix n'avait fait ceci que pour permettre une victoire plus facile sur les Romains et Prolix en sachant que les gauloises se montreraient brutales par but personnel et qu'aucune femme n'en avait repris après)
Si je devais reprocher quelques défauts à l'album, ce serait des références un peu datées qui ne parleraient pas trop à un jeune public et encore moins à des moins de trente ans. En effet, chez Goscinny, les références étaient toujours en accord avec leurs époques là où chez Ferri et Conrad, elles sont un peu dépassées. Il y a également un peu de remplissage mais heureusement, il ne dure pas longtemps.
Pour finir, Astérix chez les Pictes m'a tellement plu que, depuis, j'ai lu tous les albums de Ferri et Conrad sans le moindre regret (Astérix et la Transitalique est, toutefois, un peu en-dessous des autres mais sympa quand même). Vraiment, plongez-vous dans les albums de Ferri et Conrad et jetez aux orties les albums d'Uderzo (à part, peut-être, Le Grand Fossé, Le fils d'Astérix, La Galère d'Obélix et Astérix et Latraviata [et encore, ce n'est pas un chef d'oeuvre celui-là] ) si vous voulez vous faire plaisir.