Un matin, quelques enfants se retrouvent seuls au monde. Pragmatiques, ils se cherchent, se trouvent, se choisissent un gite, puis s’aventurent en quête de nourriture, de jouets et, plus tardivement, d’une éventuelle explication. Un tigre et un couple de rhinocéros ne tardent pas à les ramener à l’urgence : survivre. Le premier album reçut un franc et mérité succès. Le dessin de Gazzotti est fort plaisant et les enfants bien croqués. S’ils muriront vite, ils font enfants, ce qui n’est pas fréquent dans la production actuelle.
Au fils des albums, les rapports de force fluctuent dans le groupe, qui en vient à élire un chef. Vehlmann parvient à capter notre attention, distillant détails insolites, animaux surprenants, cairns rouges et souvenirs étranges… Jusqu’à l’irruption du monolithe noir, de la zone rouge, des Douze familles et des enfants miracles !
Seuls s’engage dans le triste chemin jadis emprunté par Lost : une situation de départ intrigante, des héros perdus, des indices dérangeants, avant la soudaine plongée dans le fantastique le plus débridé. La série y perdit le gros de son audience initiale, ces spectateurs s'estimant légitimement floués, pour ne conserver que les adeptes du « merveilleux ».
les épisodes suivant de Seuls n'a fait que confirmer cette crainte. Dommage.
Mars 2018