Ralalah ! Mais que c’est efficace du Van Hamme quand c’est à son top !
Pour la saga « XIII » - découverte avant celle-ci – j’avais justement trouvé que le Tome 5 avait été le point culminant de la saga tant le rythme, la densité et la rapidité de résolution de l’intrigue avaient été au rendez-vous.
Là, j’ai presque envie de faire le même constat avec cet « Au-delà des ombres » même si la recette est légèrement différente.
Contrairement à « XIII », « Thorgal » fonctionne davantage par une série de « stand alones » qui, malgré tout, mis bout à bout, savent tisser un fil rouge, voire plusieurs.
Cette mécanique une fois posée se révèle très efficace car, à force d’épisodes, on accepte les surprises (et on les demande) parce qu’on sait qu’elles vont ensuite être prises en compte dans l’évolution globale du personnage et de ses problématiques personnelles.
Or, là, ce tome, il est en plein dans cet esprit là.
D’un côté, on se retrouve à nouveau avec un Thorgal errant laissé dans un univers nouveau, garantissant une fois de plus l’enrichissement de la saga, mais d’un autre côté on a un début qui sollicite presque tous les épisodes précédents : Shania, rencontrée lors de l’épisode précédent ; la clef des deux mondes récupérée lors du tome 3, etc…
Mais de l’autre, l’intrigue de ce tome fait bien l’effort de forger sa singularité, posant des problématiques qui sont résolues au bout des 48 pages d’intrigue, le tout en veillant bien à développer un nouveau pan de l’univers Thorgal.
Et c’est peut-être d’ailleurs sur ce dernier point que ce tome fait très fort.
Là, franchement, en termes de création visuelle, de mélancolie, de concepts habilement imagés, je trouve qu’on va vraiment très loin.
Alors après certes, comme un peu tous les épisodes, la résolution est un peu attendue. Mais pour le coup ça colle tellement à l’identité de conte un peu fantastique qu’a su se forger la saga depuis son départ que ça marche d’enfer.
C’est d’ailleurs toute la singularité de mon rapport avec ces « Thorgal » : jusqu’à présent les tomes qui m’ont le plus marqués sont finalement ceux qui se hasardent le plus dans ce que j’aime le moins (stand alone, fantastique, etc…)
Mais bon, c’est peut-être aussi à ça qu’on reconnait les grandes œuvres : ce sont celles qui arrivent à vous convaincre même sur les choses où vous avez le moins d’affinité.
Pour le coup, c’est exactement ce qui m’est arrivé avec cet « Au-delà des ombres ».
Alors oui, par conséquent – forcément – je ne peux que considérer ce tome comme une vraie pièce maitresse de la saga…
Mieux, une pièce maitresse de la bande-dessinée tout court…