Avengers : Endless Wartime par Kab
Marvel à décidé de faire une sorte de Superman Earth One avec cette saga d’Avengers. Pas de publication au format mensuel, une sortie en TPB uniquement et innovation oblige en quasi-simultané dans de nombreux pays.
Pour s’assurer un succès assez important, ils ont donné le tout à Warren Ellis. Le scénariste est mondialement connu et aime bien faire de petites piges pour Marvel afin de pouvoir continuer ses projets plus personnels. Pour les deux parties, c’est l’occasion rêvée. Marvel n’a pas de soucis de continuité et Ellis peut faire ce qu’il veut.
En termes d’histoire, il faut bien le dire que c’est assez classique pour du Ellis qui mélange technologie et magie, liée ici à la mythologie. On y retrouve les marottes du scénariste comme l’espionnage, les grandes corporations et le mix de technologie. L’intrigue est assez linéaire et peut au premier abordparaitre décevante pour les habitués du scénariste. Pourtant Warren Ellis frappe fort en terme de caractérisation et de dialogues. En deux lignes de texte, il nous montre la nature de chaque personnage, son essence même. Ainsi, Cap redevient l’homme hors du temps solitaire, Tony un type égocentrique en armure, Natasha une espionne mystérieuse, Thor un dieu impétueux qui fait peur, Bruce est totalement sous antidépresseur, Logan est un tueur, Clint un artiste de cirque... Les dialogues sont savoureux et montrent bien les différences de points de vue de chacun. Carol a une approche militaire des choses là ou Thor fonce dans le tas comme un chasseur. Cap est la glu qui permet à l’équipe d’être ensemble même si il désapprouve totalement le comportement et les actions de Serval. Clint est un électron libre que personne ne prend au sérieux. A ce propos, il est intéressant de voir le traitement d’Oeil de faucon et d’Iron-Man. Les deux humains du groupe sont ceux qui sont montré comme les plus faibles. IronMan finit souvent avec une armure cassée ne pouvant plus faire grand chose et Clint ne semble pas servir à grand-chose. Au contraire, La Veuve Noire seule autre humaine normale de part sa combativité et son expérience d’espionne est souvent épargnée par ce côté faire-valoir qu’ont les deux autres même si au final Tony est plus un génie scientifique apportant des informations et de possibles solutions qu’un guerrier et donc s’en tire mieux que Clint.
Au dessin, c’est Mike Mc Kone qui officie. Le dessinateur a ses détracteurs et ses fans. Pour ma part, je fais partie des fans. C’est un peu froid et parfois un peu raide mais ça fonctionne pour moi toujours très bien. Les planches sont très belles, les scènes d’actions sont imposantes et les scènes de dialogues (très nombreuses) sont bien mises en valeur.
Au final, j’ai beaucoup aimé ce Graphic Novel car il est très bien écrit Warren Ellis oblige et surtout, il est hyper reader-friendly. N’importe quel nouveau peut commencer par ce récit pour se familiariser sans jamais être perdu. L’intrigue est suffisamment simple et bien écrite pour accrocher et Ellis n’a pas oublié que chaque comic-book est le premier de quelqu’un. Il permet donc aux non-connaisseurs de ne pas être perdu et de savoir qui est qui et comment il fonctionne. Pour moi, c’est un vrai tour de force surtout qu’il y arrive avec brio.
Pour ce qui concerne l’édition VF, je me demande si le fait que ce soit une sortie mondiale ait permis a Thomas Davier de bien traduire les textes. Certains moments m’ont fait tiquer car pour moi, ils sont tout bonnement incompréhensibles comme la fin du dialogue Pepper avec Tony quand elle parle de fesses alors qu’il ne me semble pas en parler et certains autres moments où j’ai eu du mal saisir.
Malgré ce petit défaut, c’est un excellent arc des Vengeurs que je ne saurais trop conseiller.