Get over your parents' death, Bruce.
Les dessins sont beaux (très), sombres, mais bon, n'empêche que le câlin triste que l'orphelin-poussé-par-la-vie-à-la-criminalité fait à Batman est ridiculement drôle, ce qui devrait pas arriver étant donné le ton plutôt grave qui se dégage des dessins et du texte. Sinon, ça dit que l'enfant dont on assassine les parents devant lui va systématiquement verser dans les activités illicites, comme la production de drogue, mais que Batman, grand magnanime, va lui dire un truc qui ressemble à "Ne deviens pas comme ceux qui ont tué nos parents." et que le gars, bah, il va retourner sa veste et redevenir droit. Aussi, Bruce Wayne est communautariste : il préfère acheter un quartier où règnent des filous et y faire travailler les gens démunis qui y habitent plutôt que d'investir son argent ailleurs parce que le profit humain sera plus grand. Quel homme. Ah, et Bruce a l'air de penser que tout le monde est méchant, presque sans exception, et que les criminels sont nécessairement des laidrons sans scrupules qui sèment la tristesse et le mal. On a envie de lui dire : "Get over your parents' death, Bruce." Enfin, Batman est celui qu'on doit éviter et qu'on craint quand on est un tant soit peu croche. Ce côté-là du personnage est bien. Le reste est un peu vide et l'histoire racontée dans l'album est secondaire, voire tertiaire. C'est une anecdote qui sert plus à présenter Batman qu'autre chose et donc, j'ai eu l'impression de perdre mon temps. On sait déjà que Batman est torturé et qu'il veut faire le bien, alors on en veut plus parce que cette version-là du monsieur est un peu noire, mais très moralisatrice. Peut-être que c'est là toute son essence et que ça me plaît pas, remarquez. Je suis peut-être sévère... Soit. Assumons notre non-familiarité au genre bédéique et saquons à cause d'une histoire dont le trait de crayon arrive pas à faire oublier la faiblesse. (Tentative ratée de relativiser le propos et la note.)