Batman qui poutre Superman, ça n'se refuse pas !

S'il y a bien une chose de sûre, c'est qu'il n'y a qu'un seul VRAI chef-d'oeuvre dans l'univers du Batman, un comics qui se caractérise particulièrement de part le talent de son auteur/dessinateur, Frank Miller : outre l'excellent "Killing Joke", malheureusement trop court, on retiendra véritablement "The Dark Knight Returns", l'oeuvre dont on va parler aujourd'hui, vous l'aurez compris.


Concrètement, je n'ai jamais lu de meilleure aventure concernant le Chevalier Noir. Je n'exagère pas, comprenez le bien : cette bd, c'est un truc de malade, le genre de récit novateur et révolutionnaire qui te bouleverse une vie de bédéphile, une vie de geek, tout simplement. Master piece intemporel que cette oeuvre ci, seul un fou refuserait de la lire. Ou quelqu'un qui ne l'a pas aimé. Ce qui revient en gros au même. Mais non, je vous taquine.


Marquant. Alors, je n'ai que ce mot en tête. Inoubliable? Il l'est sans aucun doute possible. Du jamais vu? C'est indéniable. Politiquement incorrect? C'est une évidence. Et c'est cela qui le rend à ce point unique : l'écriture de Frank Miller livrant une puissante réflexion sur le rôle des super-héros dans la société et du symbôle qu'ils incarnent, ainsi que leur action sur les bad guys et les truands, introduisant, par la même occasion, la notion de couple "Batman/Joker" reprise bien plus tard dans le "Dark Knight", l'élément le plus profond et original de l'intrigue. Innover sur un personnage possédent un tel passé, fallait le faire.


En fait, bien étrange que cela me paraît, ce comics ci n'est pas mon préféré de la bête, bien qu'objectivement, je ne peux qu'acquiesser du chef lorsqu'on me demande s'il est le meilleur jamais écrit au sujet de la chauve souris. Marquant, je vous dis. Pourquoi l'est-il tant? De part les thèmes qu'il soulève, comme écrit précédemment, mais également grâce à son encrage et ses dessins uniques, ainsi qu'à sa conclusion d'une rare intensité, largement repris par le dernier métrage de Nolan portant sur le personnage.


L'histoire est en somme très bien écrite : à la fois complexe et parfaitement orchestrée, c'est un coup de maître que d'être parvenu à rendre le truc réel et logique. Pas une faille n'est à relever dans l'intrigue, dans l'écriture, et le tout se veut d'une redoutable maestria. Comme quoi, Frank Miller est bel et bien capable du pire, comme du meilleur. Y'a qu'à voir la suite. Pas la peine de la lire.


Le tout s'enchaînant de la meilleure des manières, le propos politique mérite d'être décortiqué. On en a déja parlé, mais on va mieux le faire. Beaucoup mieux. Miller critique ouvertement la politique intérieure et extérieure des USA, notamment celle d'extension du pays. Mais en plus d'un continent tout entier, il s'attaque également à son idéologie principale : le capitalisme.


En ajoutant à cela une grande ouverture sur la barbarie des gens en tant de crise, de famine, en montrant tout ce qu'ils sont prêts à faire aux autres pour survivre, leur cruauté naissante et sans limite, la constante recherche d'un bouc émissaire, on obtient finalement le tableau de chasse d'un auteur visiblement dégoûté par ce qu'il a trop vécu dans sa vie, par cette expérience qu'il nous fait partager.


Et puis, il y a la conclusion de l'histoire "Batman/Joker". Une fin hautement symbolique puisqu'elle se déroule dans "Le tunnel des amoureux". Dans un parc d'attraction, nombre de manèges pouvaient les accueuillir. Mais voilà, ils ont choisi celui là. Le message est évident. Pas la peine d'en dire plus. Ajouté au reste, c'est du génie. Tout simplement.


Et puis, il y a le mythique combat face à Superman, tant repris mais jamais égalé. Ce que Batman dit à l'issue de l'affrontement l'est tout autant. De plus, le souffle épique qui s'en échappe complètement assure une réelle efficacité au tout. Mieux, on tombe littéralement dans un récit intemporel, un véritable chef-d'oeuvre intouchable. Espérons que l'adaptation de Snyder sera du niveau de celle de "Watchmen". Sinon, ce n'était pas même la peine de la faire.

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le 28 août 2015

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FloBerne

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