Berserk
8.5
Berserk

Manga de Kentarō Miura (1989)

Guts et casca auraient dû mourir à l'eclipse

Berserk se passe en 1346 et commence par raconter l’ascension de Griffith au pouvoir, qui est parvenu au sommet en sacrifiant tous ses amis sauf Guts, son bras droit, et Casca, sa bratte droite lors d’une eclipse solaire où des démons ont été invoqué par centaines. Et depuis, on suit Guts, qui cherche à se venger de lui.

Berserk est la seule œuvre médiévale que je trouve pas chiante au monde.

Là où les récits médiévaux essaient généralement de proposer du “badass qui se veut réaliste” à la conan, Berserk te montre un monde de monstres où ce sont les humains les gros bâtards, alors ça parait quelconque, mais Berserk baigne dans une brutalité psychologique qui porte un regard ultra pragmatique sur la nature humaine et qui est passionnante à suivre.

Pendant les 90 premiers chapitres seulement. Le reste, hmm… on dirait un très long clip de metal adapté en manga, malheureusement.

Berserk est à ranger dans cette longue liste d’œuvres qui ont droit à CE passage légendaire qui est un grand final à lui seul. Mais qui fait l'erreur de continuer quand même après avoir raconté tout ce qu'il y avait à raconter. Et chaque suite se fait dans la constatation que ce n'est plus aussi bien qu'avant et que ça ne le sera plus jamais. Car l'auteur lui-même n'a sûrement jamais compris pourquoi son œuvre avait fonctionné.

Ace Attorney a l'affaire Dahlia → tous les jeux suivant sont anecdotiques au mieux, Dragon Ball a la partie Z → DBS est une bouillie faite pour capitaliser, Baki a l'affrontement avec son père → coupe net la raison d'être du manga, Ken le survivant a le combat avec Raoh, Naruto a le combat aux chutes avec Sasuke, Death Note a la mort de L.

Et Berserk a l'éclipse.

Enfin, il y avait toujours un peu d'espoir après l’eclipse, parce que la façon de raconter restait, mais trois problèmes majeurs sont venu sucer le fun de toute la partie post-eclipse.

  • La quête de 300 chapitres pour le retour de Casca aurait dû en durer 50. Y a tellement de trucs inutiles là dedans que j’aurais plus vite fait de lister ce qu’il faut garder que ce qu’il faut enlever. Tout l’arc conviction aurait dû jarter, et le retour au présent aurait dû commencer avec Guts qui revient voir Casca et soudain, retrouve Griffith dans sa forme humaine avec Zodd, de nulle part comme élément de surprise qui lance sa quête. A la place, direct au sortir de l’eclipse, un moment d’anthologie, on se tape un arc très très chiant avec des enfants elfes qui tient pas un pet de comparaison avec ce que racontait l’âge d’or et on a vraiment l’impression de lire un univers vide de ouf et que toute l’histoire avec Midland et compagnie qui était passionnante a disparu.
  • L’interet des apotres, c’est que c’est censé être des monstres inhumainement puissants. Là on a l’impression que du jour au lendemain, ils sont devenu communs et ont arrêté d’être une menace. Ce sont devenu des trouffions au service de Griffith qui n’apparaissent que quand on parle de lui, rigolent un peu et s’en vont, au final Wyald était un cas particulièrement sauvage même chez les apôtres, alors qu’au contraire, pour que ce soit vraiment bien écrit, tous les apôtres devraient être comme lui. Et surtout, ça devrait être rappelé régulièrement même quand Griffith n’est pas là.
  • Les persos de la troupe du faucon sont des personnages que t’as envie de suivre qui est presque à interpréter comme un seul et unique personnage qui interagit tour à tour avec Guts, Griffith et Casca. Alors que les persos de la troupe de guts sont des personnages à analyser pour prof de français. Et donc paradoxalement, la troupe du faucon a que des membres unidimensionnels mais je la trouve cool, la troupe de guts est ultra-développée (vraiment) mais je la trouve super chiante et rien de positif ne me vient quand je pense à eux.

Voilà, je pense que ça sommairise bien mes reproches.

Le dessin est pas non plus à se branler. Très détaillé, très précis mais par conséquent, hyper chargé et pas clair, y a pas une seule case avec un fond vide, tout est dessiné et donc y a vraiment des doubles planches où tu comprends juste pas ce que tu regardes, un peu comme quand tu lis one piece. Et ça manque de style (grunbeld ressemble à tous les autres dragons médiévaux que t’as vu cent fois ailleurs) et en fait on se rend vite compte qu’on relirait Grappler Baki cent fois à la place.

Surtout que les combats sont loin d’être bien mit en scène, avec très peu d’effet de mouvement et sont très statique, et y a souvent besoin de regarder la case en détail pour voir qu’un coup a été porté.

Les seuls moments que j’attends un peu niveau dessin, c’est les designs des apôtres. Même si Miura a un peu trop tendance à coller un visage supplémentaire au pif dedans quand il sait pas trop quoi mettre.

Aujourd'hui, Kentaro Miura, l’auteur, est mort et Berserk est tombé entre les mains de ses assistants qui sont loin de tenir son niveau de dessin, et Koji Mori qui ne sait pas raconter une histoire et sortait des mangas bidesques avant de se faire coller Berserk. Donc malheureusement, je pense que même le jour où Berserk sera terminé, il demeurera inachevé, car clairement, il est mort et enterré avec son auteur.

9/10 pour l'âge d'or, 5-6/10 tout le reste

CuddleFox
6
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Créée

le 24 nov. 2023

Critique lue 97 fois

FoxBall

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