Dernier tome de ce western fantastique, sous la forme d'une double livraison. Un final convaincant qui propose un véritable dénouement à la quête mystique de Becky et Drake, pour l'une des jolies séries proposées ces dernières années par Urban Comics.
The Sixth Gun tire sa révérence sur un immense affrontement avec Griselda et ses sbires. Becky et Drake ont perdu les Six, désormais aux mains de la Sorcière Grise. Ils font face à la destruction de leur monde, tandis qu’un nouveau semble sur le point de naître. Mais la nature de celui-ci demeure encore indécise et nos héros s’enfoncent dans le pays des morts afin d’être ceux qui décideront de la prochaine réalité. Car celui, ou celle, qui se dressera sur Boot Hill, cœur de ce lieu de désolation, aura le privilège de façonner le prochain univers.
Dès son premier volume, The Sixth Gun avait su nous séduire. Par la synthèse audacieuse qu’il proposait de genres divers : western, fantastique et horreur. La série n’a pourtant pas dû trouver son public chez nous si l’on considère ces sorties doubles qui ont précipité la publication du dénouement : après les volumes 6 et 7 américains dans le tome 6 français, voici donc les volumes 8 et 9 originaux dans cet ultime tome 7 d’Urban Comics. On risque donc de ne pas voir publier dans nos contrées les spin-off qui avaient accompagné la série principale outre-atlantique. Dommage.
Alors redisons-le une dernière fois : la série de Cullen Bunn et Brian Hurtt a su nous offrir un divertissement de belle facture, prenant et trépidant, animés par des personnages attachants. Le tout en déployant pas à pas une mythologie riche et cohérente, à l’imaginaire foisonnant. Certains chapitres ont fait en outre l’objet d’un travail de composition, graphique et narrative, particulièrement élaboré.
C’est par exemple encore une fois le cas dans le troisième chapitre de ce dernier volume, lors de l’assaut mené par nos héros contre la ville dévouée à Griselda. Le rythme formé par l’évolution du nombres de cases par planches tout au long du chapitre mime une sorte de ressac qui accompagne la montée de la tension de cette bataille, pour aboutir à une sidérante chute macabre. Du bel ouvrage.
Alors disons au revoir avec enthousiasme à The Sixth Gun, pour les beaux moments de lecture que la série sut nous procurer durant ces deux dernières années.
Chronique originale et illustrée sur ActuaBD.com