J'ai choppé cette BD sans rien en savoir ; je farfouillais les nouveautés, la couverture m'a attiré, le titre m'a séduit. J'aurais bien feuilleté pour en savoir plus, mais l'album était sous cello... Alors bon, j'ai réfléchi, et comme le dessin m'a fait penser à des vieilleries nippones et que vraiment, diable ! la couverture me plaisait... je l'ai pris.


J'en suis content. Bon, ces petits récits me laissent parfois mitigés, parce qu'il n'y a pas de fin, ce sont juste des petits constats fictifs et pessimistes. C'est un peu répétitif (heureusement, sur la fin, on varie un peu les intrigues). Il y a aussi des moments un peu confus, on ne comprends pas bien si l'auteur fait un sous-entendu ou si c'est le lecteur qui fait ce sous-entendu (parce que l'intrigue ne serait en réalité pas développée mais que le lecteur, avide de narration, inventerait le reste) ; dans tous les cas, c'est ambigu, l'auteur ne marquant pas assez son parti pris. Mais l'ambiance est bonne. Les personnages sont intéressants. Le regard porté sur la société de l'époque est assez glaçant. mais cette société paraît l'être encore plus ! C'est très sombre. Dans le format court, c'est intéressant ; je serais bine curieux de lire un long récit dans ce même univers, voir si l'auteur s'affranchirait toujours autant des codes narratifs ou pas.


Graphiquement, c'est chouette. Bon, c'est un peu naïf, les personnages sont parfois un peu mal dessiné, les personnages se ressemblent trop ce qui rend la lecture fastidieuse par moment mais en même temps ça crée une sorte de lien, de cohérence d'un récit à l'autre (un lien fictif, entendons-nous bien, c'est le lecteur qui, par son besoin d'interpréter, va s'imaginer cela, car les personnages ne sont clairement pas les mêmes d'une histoire à l'autre, seul la caractérisation est constante). Les décors sont plus travaillés, et le jeu de lumière, ou plutôt d'ombre, est assez sympathique.


Bref, ça se lit bien, comme une compilation de nouvelles pessimistes sur un ton un peu social.

Fatpooper
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le 4 mars 2019

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