Vive la campagne ?
Si le chiffre 23 est souvent associé à Michael Jordan (voire à LeBron James) il renvoie ici au nombre de récits de Yoshihiro Tatsumi présent dans ce premier volume d’une anthologie consacrée à...
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le 7 sept. 2024
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Si le chiffre 23 est souvent associé à Michael Jordan (voire à LeBron James) il renvoie ici au nombre de récits de Yoshihiro Tatsumi présent dans ce premier volume d’une anthologie consacrée à l’auteur. Des récits parus entre 1968 et 1970 : la productivité dans le milieu du manga n’a pas attendu les dernières décennies pour se signaler.
Nous sommes embarqués dans le Japon défait de l’après Seconde Guerre mondiale pour voir la modernisation par les yeux des catégories moyennes et populaires majoritairement urbaines. Pas celles qui profitent à fond des « fruits » de la croissance et du développement. Non, celles qui lavent les carreaux, œuvrent dans les égouts, à l’usine, qui gagnent leur « croûte » à la sueur de leur front, qui n’ont pas un métier épanouissant et qui n’ont souvent pas un revenu suffisant pour jouir des plaisirs (simples ?) de la vie. Alors il faut trouver quelques solutions pour joindre les deux bouts. Vivre d’amour et d’eau fraîche n’est pas le lot des personnages de Tatsumi.
On parcourt ainsi les rues, les égouts, les gares, les immeubles, les chambres aussi. On assiste à des avortements, des projections pornos, des jeux de domination, du sexe, et des morts. Il y en a pour tous les goûts. Dans ce placard sans fond que la lumière ne semble jamais atteindre ne se cache pas (encore ?) un cri révolutionnaire mais l’envie de raconter la vie de ceux dont on ne raconte pas l’existence, dont on ne parle pas dans les médias quand ils disparaissent. Toutes les vies n’ont pas la même valeur même si c’est aussi grâce à ces hommes et femmes que l’économie du pays tourne.
On termine alors ces plus de 300 pages, précédées d’une préface de Stéphane Beaujean et d’une traduction de Fusako Saito et Lorane Marois, parcouru par une question : y a-t-il eu de vraies ruptures aujourd’hui par rapport au monde dépeint par Tatsumi ? La continuité l’emporte-t-elle ?
La note : un « miracle économique » vu d’en bas /20
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le 7 sept. 2024
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