CrossGame est un récit entièrement dessiné à la gloire du base-ball. Les personnages passent 3/4 des épisodes à jouer, à se préparer à jouer ou à en parler. J'ai lu les 17 volumes (belle constance quand on s'emmerde), et je n'ai malgré tout rien compris aux règles du base-ball. Ce qui frappe, c'est la gravité pontifiante avec laquelle les personnages évaluent, soupèsent, critiquent, commentent le fait de taper sur une balle comme ceci plutôt que comme cela. On dirait que le sort de la planète en dépend. C'en est comique.
Bon, il y a comme prétexte accrocheur, en toile de fond, l'histoire du jeune batteur- lanceur (de base-ball !!!) Kou, qui a perdu sa petite copine Wakaba (au CM2 !!!), et l'intrigue sentimentale dominante consiste à se demander pendant 17 volumes s'il va tomber dans les bras de la mignonne Aoba, passionnée de... quoi, déjà ? Ah oui, de base-ball. Laquelle Aoba, qui a son petit caractère, ne fondra que pour un garçon qui enverra la balle à plus de 160 km/heure. Si je trouvais une fille qui subordonne ses sentiments amoureux à des conditions aussi loufoques, je dénoncerais ses parents pour ne pas l'avoir soignée plus tôt.
Bref, les deux tourtereaux potentiels sont entre attirance et répulsion depuis l'âge de 10 ans jusqu'à 17 ans, sans s'engager clairement auprès d'autres candidat(e)s intéressés par leur coeur.
Le dessin est mieux que le récit. S'il multiplie de manière répétitive, jusqu'à la nausée, les postures des joueurs en train de frapper ou de lancer, il sait introduire fréquemment des images du décor quotidien du Japon avec un savoir-faire réaliste qui force le respect.