Que l'enfer du jeu commence !!

Voici l’un des premiers titres édités depuis le début par le groupe Delcourt/Tonkam. D’abord publier par Akata Publishing au Japon en 2015 dans la série Seinen « borderline ». Ce titre remporte tout de suite un succès colossal auprès des jeunes adultes et ayant même eu droit à un film live. Rencontre avec deux auteurs dont on reparlera très probablement dans l’avenir.


Synopsis

Tomohiro Machiya est un élève ordinaire et sans histoire. Un jour pourtant, il va faire la connaissance d'une fille qui lui proposera un jeu étrange. Depuis lors, sa vie de lycéen va basculer et se trouver chambouler à tout jamais.

Que le jeu de massacre commence !!


Tomohiro ou la batte de la victoire


Déjà tout est pratiquement dit dans le synopsis. Notre caméraman sera forcé de tourner dans ce snuff movie sous peine de se voir infliger une sentence pire que la mort, puisque sans le savoir il devient un participant à part entière ! Mai passera « commande » à Tomohiro lui demandant de filmer la manager du club de cinématographique du nom de Sanagi Oshima, lui révélant le suicide de celle-ci dans les cinq jours. Bon, voilà pour l’ambiance du décor et de la mise en scène. Vous allez me dire, oui, mais ils assassinent leur victime comment et avec quelle arme ? Eh bien à coup de batte de Base-ball, arme préférentielle des adolescents (comme on peut voir dans Furi kuri/FLCL). C’est une œuvre dérangeante signée par Touta Kitakawa au dessin et Mikoto Yamaguchi au scénario destinant pour un public averti et donnant à réfléchir dans le monde réel d’une société insupportable où le sexe, la violence, la technologie et le narcissisme règnent en maitre. Dans le manga, c’est chacun pour soi avec comme objectif principal : « chacun veut prendre sa place ». Les expressions des visages sont bien représentées, mais malheureusement moins sur les personnages masculins qui manquent parfois de profondeur. Le papier fin et d’excellente qualité ne souffre pas rendant le toucher agréable au fil des pages qu’on tourne. Le collage n’est pas en reste, malgré l’épaisseur du volume.

Un détail qui n’a l’air de rien, mais qui peut avoir son importance

L’éditeur a eu la bonne idée en plus d’une couverture rouge et noir de non seulement « graver » l’imitation du sang sur le verso du haut, mais également l’image d’un caméscope en bas à droite, qui indique clairement la couleur du contenu d’une jaquette fort choquante dont on ne ressort pas indemne. Une histoire très sombre, haletante bien ficelée de bout en bout tenant les lecteurs en haleine. Les dessins aguicheurs aux filles à grosses poitrines ne nous surprendront pas, ce qui est normal pour une auteure de… hentai ! Le scénariste bien aspiré, ressemble un peu à du School Days à sa manière d’un fait divers qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque au pays du soleil levant. Dorénavant, on ne regardera plus la célèbre plateforme de streaming de la même manière.


Dead Tube - Mot de la fin


Comme j’ai dit, la version papier ne s’arrête pas là, puisqu’un film a vu le jour en 2010 avec de vrais acteurs. Le manga est aussi incontournable qu’One punch man qui marche toujours sans faiblir. Des lycéens perdant tout sens de la réalité, tel un bad trip. Profusion d’hémoglobines à tout va, violence gratuite sans précèdent. Nous vivons dans une société fan service et incontrôlable, déraillant jusqu’alors à ce qui paraissait impossible devient inimaginable. Doit-on pour cela avoir peur de vivre ?


L’éditeur cartonne certes avec ce titre à la licence forte, mais dont on se posera encore beaucoup de questions sur l’actualité dont nous subissons chaque jour en permanence.

Delcourt-Tonkam, nous surprend avec cette licence hors norme. Du pur Kitakawa !

Avec un scénario bien ficelé, mélangeant les genres : Horreur, thriller et ecchi voir même pornographique. Il est pour public averti. Avec sa dose de violence poussé à l'extrême. Les dessins dynamiques, retranscrit bien les actions de bataille qu'éprouvent notre "joyeuse" bande. Le scénario de Mikoto Yamagushi au niveau de l’horreur est proche d'un Craven, John Carpenter ou David Cronenberg; pour ne citer qu'eux. Du grand art qu'on ne se lassera pas le public en quête d'émotion forte. Dommage que l'anime n'existe pas.


Verdict :8/10


DD69
8
Écrit par

Créée

le 1 nov. 2024

Critique lue 35 fois

DD69

Écrit par

Critique lue 35 fois

D'autres avis sur Dead Tube

Dead Tube
Elnys
2

Une morale trop frontale

Critique Manga #2 - Deadtube Ca fait le bonheur des fans de gore Pas de citation (splotch peut etre) C'était une des curiosités de l'été a mes yeux. Certes, c'est sorti il y a un bail, mais je l'ai...

le 7 sept. 2017

5 j'aime

Dead Tube
Squarealex
3

La morale dans ton tube. (Spoiler)

Étant donné que ce Manga m'insulte, je ne vais pas hésiter à faire des vulgarités dans ma critique. Dead Tube, c'était un peu un plaisir coupable que j’avais en matière de Manga trash et violent...

le 9 mai 2017

5 j'aime

Dead Tube
LemodeMinuit
7

Le danger du numérique

Dead tube, une série en cours proposé par le scénariste Mikoto Yamaguchi et le dessinateur Touta Kitakawa de chez Delcourt. Un duo déjà connu sur plusieurs œuvres et donc pas à leurs débuts dans le...

le 2 mars 2021

4 j'aime

Du même critique

Shine
DD69
9

Du stress et des paillettes !

Shine est un manga shonen de Kotoba Inoya. Le titre japonais : Runway de Waratte, édité par Kodansha. Sorti en 2017 au Japon, en France c’est Nobi-Nobi qui acquit en 2019 la licence. Une œuvre sur le...

Par

il y a 3 jours

À l'Assaut du roi, tome 1
DD69
6

Le roi est mort, vive le roi

Voici un thème fort original : les échecs ! L’éditeur Kana signe un manga shonen en quatre tomes et mise sur la stratégie. Au dessin, Takahiro WAKAMATSU puis au scénario Minori KIGUCHI. Editer au...

Par

il y a 3 jours

Une vie au zoo
DD69
7

La voie des soigneurs sont impénétrables

Une vie au zoo, Kemono Michi en version originale est un manga de l’autrice Saku Yamaura. Publié au japon par Kodansha Ltd en 2013 pour un total de 4 volumes, en France, édité par Nobi Nobi et fini...

Par

il y a 4 jours