Dragon Ball Super, c’est un peu comme un bol de ramen réchauffé au micro-ondes : ça fait plaisir au début parce que c’est familier, mais plus tu avances, plus tu te rends compte que ça manque de saveur. Akira Toriyama, épaulé par Toyotaro, revient pour prolonger l’univers culte de Dragon Ball, mais cette fois, l’aura légendaire des héros semble s’être dissipée quelque part entre deux galaxies et un tournoi interdimensionnel.
L’histoire démarre après la défaite de Majin Boo, et dès les premières pages, on sent que l’ambition est là : nouveaux dieux, nouveaux univers, nouvelles transformations (parce que oui, il en fallait encore une). Mais très vite, le récit s’embourbe dans une mécanique répétitive : ennemis toujours plus forts, tournois à foison, et des combats qui, malgré des explosions visuelles, manquent cruellement de l’impact émotionnel des affrontements passés.
Toyotaro fait de son mieux pour imiter le style de Toriyama, mais c’est là que le bât blesse : son trait est propre, trop propre. Les dessins manquent de cette folie bordélique et brute qui faisait tout le charme des combats dans Dragon Ball Z. Les planches, bien que techniquement réussies, paraissent figées, comme si les personnages se battaient dans un catalogue Ikea intergalactique.
Le scénario, quant à lui, semble jouer la carte de la nostalgie à outrance sans vraiment innover. Les nouveaux personnages, à l’instar de Beerus et Whis, ont du potentiel mais finissent souvent relégués à des gimmicks comiques. Quant à Goku et Vegeta, ils enchaînent les entraînements comme si leur seul objectif dans la vie était de rivaliser avec les chiffres de vente de protéines en poudre.
Et parlons des transformations : chaque nouvelle forme paraît moins inspirée que la précédente. Ultra Instinct, Super Saiyan Blue, cheveux argentés, verts ou arc-en-ciel… On frôle l’overdose de couleurs sans pour autant ressentir la montée en puissance légendaire qu’on vivait à l’époque où Goku affrontait Freezer.
Cependant, tout n’est pas à jeter. Quelques arcs, comme celui de Zamasu ou du Tournoi du Pouvoir, apportent une certaine fraîcheur, même si cela ne suffit pas à compenser les longueurs et les incohérences. La série reste divertissante pour les fans inconditionnels, mais elle peine à justifier son existence face à l’héritage titanesque de la saga originale.
En résumé : Dragon Ball Super essaye de capitaliser sur la nostalgie, mais manque de l’étincelle créative qui faisait la grandeur de ses prédécesseurs. Avec des combats qui explosent plus les rétines que les émotions, et une narration souvent mécanique, cette suite ressemble davantage à une copie carbone qu’à un nouveau chapitre épique. Un plaisir coupable pour les fans, mais un combat perdu pour les puristes.