Initialement publié en VO chez Marvel, Empress est une mini-série de 7 numéros qui propose une écriture de Millar dans un monde proche de celui de Star Wars. Une création dynamique mais peu originale.
65 millions d'années dans le passé, la Terre est au centre d'un empire galactique gigantesque. Dans cet empire, Emporia est l'épouse de Morax, roi maléfique qui a un gros côté Mongul de chez DC. Morax gouverne les mondes d'une main de fer, mettant comme seules directives la peur et la violence. Le massacre est quotidien sous son règne. Détestant cette vie, Emporia décide de fuir avec ces 3 enfants : Aine, l'ainée, une redoutable combattante, Adam, un jeune prodige en technologie et Puck, juste un bébé de 18 mois.
Leur évasion n'est possible que grâce à Dane, un combattant hors-pair capable de se sortir de toute situation et garde du corps attitré de la reine. Dans leur parcours, ils vont vite rencontre Tor, un technopathe, ami de Dane et ancien combattant de la guerre d'un jour, gigantesque guerre céleste n'ayant durée que 24 heures. Avec l'aide de Tor, ils useront d'un téléporteur pour parvenir à rejoindre la sœur d'Emporia.
Je ne vous résume pas le récit. Je vous en donne la quasi-intégralité. En effet, en seulement 7 numéros, difficile de développer grand chose pour Millar. L'univers n'est pas du tout développé, les personnages sont souvent simples à cerner, voir ennuyeux et les rares éléments non-manichéens échouent à être aboutis. Ainsi la violence du roi Morax est justifié le temps d'une case comme unique moyen pour permettre à la majorité de la galaxie de vivre en paix, et non plus de se massacrer dans des guerres galactiques. Malheureusement cela n'est pas développé.
Morax est un monstre, point.
Aine est un peu conne. Emporia est superficielle et Dane est clairement un jedi en puissance.
L'influence de Star Wars est affreusement trop forte, et on ne peut pas voir une version diminuée de Lando en Tor. On ne peut pas voir le lien entre le droïde téléporteur et R2D2. On ne peut pas songer à l'empire en voyant celui du roi Morax et on a même le droit à une armée de stormtrooper-bis.
A la limite du plagiat sur bien des points et sur l'ambiance générale, c'est surtout ce sentiment de vitesse qui amène à quelque chose de non-abouti.
Empress n'est pas un comics fini, c'est une sorte de travail de stage fait par un élève ayant un réel potentiel pour raconter des histoires mais n'ayant pas le temps de développer son imaginaire.
Malgré une narration très dynamique, et un réel plaisir de lecture, on ne fait que sauter de planète en planète sans jamais prendre son temps. Le récit semble presque terminé dès qu'il a commencé.
Visuellement réussi, Empress est pour autant sans saveur particulière.
Très clairement je n'inviterai pas spécialement à lire Empress. Ce n'est pas mauvais, ça occupe bien. Mais c'est superficiel, sans développement, et d'une inspiration de Star Wars beaucoup trop forte pour être plaisante. Notons également l'influence de Saga, clairement mis en avant avec la fuite dans l'espace pour sauver sa famille.
Médiocre également dans sa fin, avec un twist désespéramment creux et gratuit.
On aura beau apprécier la narration, le talent pour raconter une histoire, la beauté visuelle et l'ambiance générale de quelques moments. Le jugement tombe : Empress n'est pas un comics achevé et ça se sent.