Tout juste sorti du film éponyme, que j'avais apprécié plus pour ses qualités visuelles et son univers, intriguant quoi qu'à peine survolé, que pour sa portée philosophique vue et revue dans l'univers de la SF, je me suis vite procuré les mangas. 2 tomes. Parfait. Je n'avais pas à assassiner mon compte en banque pour me faire une idée.
Graphiquement, Ghost In the Shell est extrêmement fouillé, au point que certaines planches frôlent le fouillis illisible. La lecture n'est pas vraiment une chose aisée tant l'auteur saupoudre erratiquement ses cases de note de bas de pages pour préciser le pourquoi du comment d'un comportement de personnage ou nous expliquer les tenants et aboutissants de telle ou telle technologie... Ça part d'un bon sentiment mais l'impact immédiat reste que ça casse le rythme de lecture, annihile parfois l'atmosphère d'une scène, d'autant plus que l'auteur à une fâcheuse à partir dans des digressions qui éloignent de l'intrigue. Ça m'a remémoré ce mauvais souvenirs de lecture Jonathan Strange & Mr Norrell... Au final, j'ai tout relu en sautant allègrement ces encarts de textes et ce fut bien plus agréable.
Scénaristiquement, Ghost In the Shell raconte différentes enquêtes et interventions menées par la section 9 constituée principalement de cyborgs, ayant pour domaine de compétence la lutte antiterroriste dans un Japon cyberpunk pensé de bout en bout. Contrairement au film, ça ne manque pas d'humour, bien au contraire! L'action survoltée reste cependant le cœur de chaque histoire. Le lien entre toutes n'est pas évident au premier abord, articulé avant tout autour d'une réflexion sur le concept de vie au sens large, de ce qui définit un humain, le conteste, etc. Les deux derniers chapitres mettent au premier plan ces thématiques, noyant le lecteur d'informations, de schémas fantasmagoriques qu'il est nécessaire d'étudier méticuleusement pour s'imprégner correctement de l'ensemble.
Au final, Ghost In the Shell est un excellent manga, au dessin sympathique et au scénario dense et prenant, qui souffre cependant d'un trop plein d'informations mal distillées (notamment ces fichues notes de bas de page/case) noyant la fluidité du récit. Une lecture hautement recommandable, mais pas la claque annoncée.
Critique du film