Voici une BD peu conventionnelle qui mériterait d'être déclarée d'utilité publique.
Parce que les maladies mentales sont encore trop stigmatisées et les malades incompris. La psychoéducation est aujourd'hui essentielle et c'est ce que Lou Lubie réalise avec brio à travers cette BD qui s'adresse aux malades, aux proches ou à vous si vous cherchez des réponses.
La dessinatrice y décrit avec beaucoup de sensibilité, de talent, d'humour et de vulgarisation scientifique ce qu'est la cyclothymie (qui est une maladie bipolaire), ainsi que son parcours compliqué avant d'être correctement diagnostiquée. C'est là qu'on se rend compte à quel point on ne connait strictement rien de ces troubles de l'humeur qui sont pourtant tellement handicapants, douloureux à vivre et mal connus du monde médical. Parce que oui, il n'existe pas une mais DES maladies bipolaires ! Et la cyclothymie peut également composer une forme mixte avec un trouble bipolaire de type 2 par exemple...
Cet ouvrage est remarquable sur bien des points. Pédagogique, témoignage, psychoéducation, boussole, aide pour les proches et les malades, il délivre bon nombre de clés et d'outils pour mieux comprendre, mieux accepter et affronter cette maladie qui finalement, plutôt qu'un fardeau, peut se muer en force. À l'intérieur de ces pages, c'est véritablement une aide et de l'espoir qu'on peut y puiser. OK, cette BD bénéficie déjà de nombreuses critiques élogieuses mais elle mériterait vraiment d'être lue par le plus grand nombre, de figurer dans les bibliothèques et sur les étals des librairie car c'est l'un de ces ouvrages essentiels à la portée universelle. Et puis l'histoire de Lou est juste magnifique et émouvante ! Il peut être aisé de s'identifier à elle. Puis, on se rend compte qu'il est ridicule d'avoir peur des personnes souffrant de troubles bipolaires car c'est avant tout une maladie neurobiologique. Comprendre la maladie est vital pour ne plus stigmatiser les malades. Car souvent, les préjugés font bien plus de dégâts que les différentes phases de la maladie.
Oui, la bipolarité c'est pour la vie mais on peut en faire une compagne tout en restant soi-même.
Et se trouver soi-même !