Alors, Gunnm c'est l'histoire d'une cyborg tombée du ciel nommée Gally recueillie par Ido, un docteur en cybernétique qui habite dans une décharge géante pleine de rebus de la société très violents. Le manga raconte comment elle va grandir dans cette décharge, et ça dure 9 tomes.
L'histoire est ponctuée d'arcs tous très courts qui commencent chacun par un timeskip de l'arc précédent, parfois de quelques mois et parfois de quelques années. Le problème c'est que les arcs font en moyenne 3 à 5 chapitres, ça a à peine commencé que c'est déjà fini, impossible de s'investir, on apprend sur le tas ce qu'est devenu Gally après des années passées et en fait on s'en fiche, le timeskip sert juste à poser un nouveau contexte à l'histoire pour commencer le nouvel arc sans avoir à s'emmerder à écrire une évolution pour de vrai.
Dans Berserk à chaque timeskip j'avais une hâte folle de savoir ce qu'était devenu Guts dans la troupe du faucon, là, rien, tu peux littéralement finir un chapitre en te disant "Trop hâte de savoir la suite" et bouffer un "Dix ans plus tard" sans contexte au début du suivant sans avoir l'impression d'avoir eu la conclusion à quoique ce soit, mention spéciale au dernier timeskip que j'avais littéralement pas remarqué au départ, et c'est en entendant Jasugun dire "Montre moi ce que ces 12 ans d'entraînement t'ont apporté" à la toute fin du manga que j'ai tilté.
C'est dur en même temps, les 9 tomes s'étalent sur une vingtaine d'années et le temps, la société, l'ère n'a jamais l'air de changer malgré les années qui passent alors qu'elle est toujours décrite comme au bord de l'explosion. A la fin, après tous ces timeskips, Gally est là "J'ai tellement hâte de montrer à Ido à quel point j'ai changée" et moi j'étais là "T'es littéralement la même que quand tu t'es séparé de lui meuf". Gally n'a l'air que d'être des fragments de personnalité disparate qui n'évoluent plus à partir du moment où elle commence à devenir "une badass" tôt dans l'histoire. Tantôt elle est une mère aimante, tantôt elle est dépressive, tantôt elle ne vit que pour se battre, tantôt elle est amoureuse, et en fait ça n'aboutit jamais à rien de durable, elle redevient comme elle était à l'arc suivant.
Mais par contre niveau dessin, c'est plutôt cool, c'est très exagéré et caricaturé, le design de gally est bien, même si le style graphique est pas du tout ma came, tout est cohérent alors que les persos ont l'air de sortir de 20 mangas différents. Là typiquement à gauche, Yakari adulte, à droite Mister heart de ken le survivant, et, ben ça passe crème.
Et je dois aussi reconnaître au manga qu'il parvient à poser des enjeux alors qu'il y a cette impression permanente que rien n'est grave. Y a des cyborgs partout dans la décharge, si quelqu'un se fait tuer, il peut être reconstruit et ramené à la vie au tome suivant. Un peu comme dans Dragon Ball. Et pourtant les mecs prennent toujours la mort très au sérieux. Alors qu'à côté, à la fin on a carrément des humains normaux comme Desty Nova où le superviseur de Gally à Zalem qui s'ouvrent le crâne comme une pastèque pour regarder leur cerveau SANS PRESSION, et genre, c'est normal. C'est des êtres humains, pas des cyborgs. La douleur n'existe pas dans cet univers visiblement.
Mais malgré son statut de manga culte, force est de constater que tout un tas d'autres oeuvres font mieux que gunnm dans chacun des domaines où il est bon. One punch man eclate gunnm en dessin, Baki eclate gunnm en mise en scène des bastons (les combats sont hyper brouillons dans Gunnm), l'âge d'or de Berserk eclate gunnm en... euh... absolument tout, sauf erreur.
Mais Gunnm a ce côté "instant classic" que n'ont aucun de ces trois mangas, tu peux prendre le premier tome, et dedans, sans chichi ni blabla, y a direct tout ce qui est cool dans Gunnm.