Riad Sattouf revient pour le second tome de la biographie de cette petite fille normale qu'est Esther. Après un premier tome que j'avais adoré, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé l'univers d'Esther, son côté amusant, mignon, mais aussi finalement la cruauté infantile.


Malheureusement, ce second tome n'arrive pas à me convaincre autant que le premier. Entendons nous bien, je l'ai adoré et tout ce qui est bon dans le premier peut être redit ici (intelligence du propos confrontant ce que les enfants pensent du monde qu'ils vivent et comment nous, nous pouvons l'analyser et voir sa noirceur, le trait très doux et mignon, l'aspect sociétal et psychologique de l'histoire).
Il est bien entendu étrange d'accuser Riad Sattouf de la baisse de régime. N'est-il pas dépendant de ce que lui raconte Esther ? Certainement. Mais c'est surtout qu'il décide de mettre plus en avant la vie très personnelle de la fillette plus que les anecdotes plus banales. Je pense que même si la vie de famille d'Esther était au centre des préoccupations de la petites, Riad Sattouf a également fait le choix de cet angle en particulier pour créer un attachement plus fort, à défaut de faire réfléchir plus sur la société. Ainsi le petit-frère d'Esther et son départ dans un collège public prennent beaucoup de place. Les sujets de cruauté des enfants, ou de leur perception du monde (l'argent comme signe de réussite) est mis en retrait. On en a encore mais forcément moins.


Bien entendu, le problème du terrorisme arrive, de plein fouets. Esther est épargnée, elle ne survole le sujet car finalement ses parents la protège le plus possible. Mais il y a, bien sûr, des limites. Et c'est ce climat de peur qu'on ressent fortement de ce tome. Une approche peu novatrice je pense mais qui a le mérite de rappeler le changement brutal qui est survenu d'un coup en France.


Cela étant, il faut être sincère : certains sujets me semblent surtout superficiels dans la mise en œuvre mais les idées sont intéressantes. Ainsi le rapport d'Esther à sa propre mère, l'ignorance qu'elle a de l'art et du bonheur personnel de ses parents ainsi que la haute estime d'elle-même nous invite à réfléchir sur les rapports enfants/parents dans ce sens là.


En somme, peut être moins bon que le précédent mais toujours aussi bon. Et vivement qu'Esther ait 12 ans !


PS : Cette dernière phrase me semble quand même très glauque …

mavhoc
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le 13 oct. 2017

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