Ce tome comprend les épisodes 462 à 465 d'Ucanny X-Men, ainsi que 20 pages du "House of M handbook", parus en 2005. Il fait suite à New Age : on ice (épisodes 455 à 461), et peut être lu indépendamment de la continuité de la série à cette époque. Comme le titre l'indique, il s'agit d'une histoire se passant pendant House of M, dans cette réalité alternative. Le scénario est de Chris Claremont, les épisodes 462 & 463 sont dessinés par Alan Davis et encrés par Mark Farmer, les épisodes 464 et 465 sont dessinés par Chris Bachalo et encrés par Sandu Florea, Jonathan Holdredge, Sean Parsons, Tim Townsend, Mark John Irwin, Jaime Mendoza, Victor Olazaba, Norm Rapmund, et Al Vey.
Un groupe de X-Men se bat contre une mystérieuse organisation appelée Weaponeers à Zanzibar quand la réalité est remodelée brutalement. Rachel Summers (Phoenix) réussit à s'extraire de cette situation, avec Betsy Braddock (Psylocke), pour se réfugier dans une poche hors de toute réalité. Sur Otherworld (la planète où siège le corps des Captain Britain, gardiens de l'intégrité de l'existence sous la houlette de Roma, la gardienne céleste), Brian Braddock (Captain Britain de la terre 616), Meggan et les autres voient arriver la vague de remodelage qui provoque entre autres le retour de James Jaspers. Saturnyne et Roma fixent un ultimatum à Brian Braddock : il dispose de 48 heures pour endiguer l'expansion de House of M, faute de quoi Roma annihilera la réalité 616 pour éviter que cette modification ne mette en péril la structure fondamentale de toutes les réalités.
En 1976, Chris Claremont et Herb Trimpe créent le personnage de Captain Britain, uniquement pour le marché anglais. Ses aventures seront reprises par différents scénaristes et dessinateurs dont Alan Moore, Jamie Delano et Alan Davis, toujours pour le marché anglais (voir Captain Britain omnibus). C'est au cours de ces épisodes que Brian Braddock intègre le corps des Captain Britain et qu'il devient le gardien de l'omnivers. Chris Claremont introduira le personnage sur le marché américain en 1978 dans un épisode de "Marvel team-up" (réédité dans Spider-Man (Marvel team-up)). Puis il l'intégrera dans une nouvelle équipe de mutants Excalibur dans The Sword is drawn. Enfin Claremont ramène Otherworld et l'omnivers avec l'aventure d'Excalibur appelée Cross-time Caper. Puis il introduira Betsy Braddock, la soeur de Brian, dans les X-Men, d'abord avec un joli costume rose bonbon, puis avec un costume plus révélateur et des pouvoirs plus offensifs sous l'identité de Psylocke.
Cette histoire constitue donc une forme de retour en terrain connu pour Claremont et Davis. Ils s'amusent avec le Corps des Captain Britain dans la réalité transformée de House of M. Effectivement le récit ne contient aucune révélation fracassante sur House of M, aucune avancée significative pour les personnages, à peine une histoire des X-Men. Les 3 personnages principaux sont Captain Britain, Rachel Summers et Psylocke. Les autres X-Men font de la figuration plus ou moins brève, mais en grand nombre.
Sous réserve d'accepter le caractère exclusivement divertissant du récit sans réelle importance, et sous réserve de maîtriser la continuité des X-Men et le concept d'Otherworld avec Roma, le lecteur trouvera une gourmandise appétissante et savoureuse. Appétissante car ce qui a finit par l'emporter à mes yeux, ce fut la couverture d'Alan Davis : ce héros musculeux, imposant et régalien au poing fermé, totalement inutile sous l'avalanche de superhéros alternatifs, avec une moue très expressive quant à son désarroi. Alan Davis est en grande forme pour ses 2 épisodes. Les cases contiennent des petits détails à destination des amoureux de l'univers partagé Marvel (des variations sur les costumes de superhéros). Le scénario comprend des personnages ayant changé de genre (Rogue, Storm et Polaris version homme par exemple) et Davis s'amuse à redessiner leur costume avec une touche travesti assez savoureuse. La réception chez le roi est magnifique et fastueuse. Et Alan Davis a conservé le dynamisme des mises en scène qui évoque Neal Adams, avec une plus grande rondeur des formes, très plaisante à l'oeil.
Les épisodes illustrés par Chris Bachalo présentent une personnalité visuelle aussi affirmée, plus d'aplats de noir, un soupçon d'influence manga et une bonne humeur toute aussi agréable. Le scénario de Chris Claremont est rapide et bien structuré teinté d'une légère touche d'humour bien retranscrite dans les illustrations. Il s'agit d'une forme d'exagération subtile qui souligne que les auteurs sont là pour se faire plaisir.
Claremont fait reposer la responsabilité de sauver l'univers 616 (univers de référence Marvel) de la destruction sur les épaules de Brian Braddock qui ne se souvient plus de sa mission une fois assimilé au Brian Braddock de House of M. Il y a donc quelques quiproquos, beaucoup de variations sur les situations habituelles des personnages rencontrés et le faste de cette classe dirigeante que sont les mutants dans House of M. les superpouvoirs brillent de mille feux et Claremont transcrit fidèlement la voix de chaque personnage qu'il a contribué à développer pendant des années.
Au final, ce tome est à réserver aux fans de l'univers Marvel ayant lu House of M et connaissant bien l'historique des X-Men et du Corps des Captain Britain. Claremont, Davis et Bachalo se sont amusés à raconter une aventure grand spectacle avec des de vrais personnages pour le plaisir de la lecture, sans prétention.