I Kill Giants, c'est l'histoire d'une petite fille qui tue des géants, mais ce n'est pas l'histoire d'une petite fille qui tue des géants.
C'est un uppercut à l'estomac qui vous coupe la respiration et qui vous plie en deux.
Le genre qui vous retourne les tripes et vous envoie valser dans le décor.
Vous le voyez venir et pourtant, il vous sèche et vous pleurez, et vous pleurez, et vous pleurez, jusqu'au moment où vous réalisez qu'en réalité, vous n'avez pas trop mal, c'est même tout le contraire, vous allez bien, très bien, le soleil brille, la tempête est passée, vous êtes plus fort que vous ne le pensez.
Jumelle maléfique d'un Calvin dont le Hobbes serait devenu un marteau de guerre, Barbara trace sa route dans l'ombre graphique de Shadow of the Colossus, le chef d'oeuvre vidéoludique de Fumito Ueda, mais brille par l'originalité maîtrisée de son graphisme au carrefour des influences (parfaitement digérées).
C'est drôle, poignant, dynamique, enlevé, simple, percutant.
Et ça n'oublie jamais d'être beau.
Alors oui, ça aurait pu être plus long, ça n'aurait rien gâché, ces jolis personnages auraient eu plus d'espace pour exister en plein mais en l'état, ils crèvent déjà l'écran fixe de la page blanche.
Une BD où il est question de géants sans qu'il soit question de géants.
Dessiné par un géant.
Ecrit par un géant.
Ou même, tiens : deux Titans.
9 ans plus tard, ils sont toujours debout.