Sortie le 31 janvier dernier en France, cette anthologie d’histoires courtes d’Inio Asano est la troisième du genre à paraître en France après Un Monde Formidable et La Fin du monde avant le lever du jour.
Cette anthologie se découpe en douze histoires plus ou moins courtes dont trois quasiment identiques (Un homme doux, qui se décline en trois versions différentes)
Dès la première histoire, Le monstre , le ton est donné, cette anthologie aura pour thème la différence, qu’elle soit sociale, économique ou même encore physique, thèmes qui seront traités, pour la plupart d’entre eux, au vitriol et avec un cynisme sans pareil.
Qu’il s’agisse du « problème » de la population vieillissante au Japon (on se souvient d’un ministre japonais qui avait enjoint les seniors à mourir plus vite parce qu’ils allaient « mettre en péril le système économique japonais »), du désir sexuel ou amoureux, des normes absurdes sociétales, des nouvelles technologies, de la guerre… Inio Asano traite de sujets pluriels et universels qui parleront à un public bien au delà du Japon.
Inio Asano aime les marginaux qu’il dépeint comme des « loosers magnifiques » maltraités par une société en déclin total, non pas à cause de ces derniers, mais surtout en raison de normes économiques et sociales périmées.
Concernant le dessin, ce dernier est toujours aussi beau et soigné avec des environnements très détaillés, pluriels et hyper-réalistes et qui se veulent au service d’un monde cruel peuplé d’humains en perdition.
Le seul reproche que j’aurais à faire à cette anthologie c’est que certaines histoires semblent beaucoup plus abouties que d’autres comme l’excellent Tempest qui se révèle être l’histoire la plus marquante de ce recueil. Mais inabouti ne veut pas pour autant dire négligé et encore moins raté.
Disons que certaines histoires m’ont semblé un peu vaines et assez peu marquantes pour qu’ellesz méritent leur place dans ce recueil.
Mais Inio Asano l’admet lui-même dans la postface il considère certaines d’entre elles inachevées.
Mais je n’ai pas pour autant boudé mon plaisir, ce recueil reste bien appréciable à bien des égards et extrêmement qualitatif.